Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine
Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
- Frappes russes lors de la visite de Guterres -
Kiev a été la cible de frappes jeudi soir, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU. Antonio Guterres "est en sécurité" mais "choqué", a déclaré un porte-parole, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ces bombardements visaient à "humilier l'ONU".
Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a confirmé "deux frappes" sur le quartier de Chevchenkovsky et le ministre ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé "un acte odieux de barbarie".
Un peu plus tôt, Antonio Guterres s'était rendu à Boutcha et Irpin, dans la banlieue de la capitale, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens. L'Onu fait "tout son possible" pour évacuer les civils coincés dans "l'apocalypse" de Marioupol (sud), ville ukrainienne détruite par les combats avec les forces russes, a-t-il notamment déclaré.
- Appel à la création d'un TPI -
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a appelé jeudi à la création d'un "tribunal pénal international (TPI) ad hoc" afin de juger "les auteurs du crime d'agression contre l'Ukraine".
La procureure générale d'Ukraine a annoncé dans la journée que dix soldats russes avaient été mis en examen pour des crimes de guerre présumés dans la ville ukrainienne de Boutcha, et qu'ils feraient l'objet de recherches afin de les arrêter et de les amener devant la justice.
Et dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle, Iryna Venediktova a souligné que les enquêteurs ukrainiens avaient identifié "plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe.
- USA: rallonge budgétaire pour Kiev -
Joe Biden a accentué jeudi la pression sur Moscou en demandant au Congrès une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour livrer toujours plus d'aide militaire à Kiev, et en proposant de liquider les avoirs d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine.
Les Etats-Unis "n'attaquent pas" la Russie mais "aident l'Ukraine à se défendre contre l'agression russe", en ayant déjà livré 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a affirmé le président américain lors d'une allocution à la Maison Blanche.
Washington ne laissera pas Moscou "intimider" l'Europe en coupant les livraisons de gaz, a t-il ajouté.
- Un hôpital militaire bombardé à Marioupol -
A Marioupol, le bataillon Azov a indiqué sur Telegram qu'un hôpital militaire situé dans le vaste complexe métallurgique Azovstal - où sont retranchés des combattants ukrainiens - avait été bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi. La salle d'opération s'est effondrée et des soldats qui y étaient soignés sont morts et d'autres ont été blessés, a précisé Azov.
"J'appelle les organisations internationales de défense des droits humains à réagir au fait que la Russie continue d'essayer d'éliminer même les défenseurs de Marioupol qui ne peuvent plus tenir une arme", a réagi sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains au Parlement ukrainien.
- Près de 5,4 millions de réfugiés -
Près de 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, selon l'ONU jeudi.
La Commission européenne a versé au total 3,5 milliards d'euros aux 27 Etats membres pour l'accueil des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Ainsi, la Pologne a reçu quelque 560 millions d'euros pour aider à leur prise en charge, suivie par l'Italie (452 millions d'euros), la Roumanie (450 millions), l'Espagne (434 millions). La France a quant à elle reçu 123 millions d'euros.
- Intensification de l'offensive dans l'Est -
"L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.
Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d'avancer depuis Izioum vers "Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha", ont subi "de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite", a-t-il assuré sur Telegram.
Dans le Donbass, à Lyman, "la situation est très difficile, toute la commune est encerclée", a indiqué à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.
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