Economie : Une Loi de finances 2024

Au moment où le ministre du Budget présentait le projet de budget aux parlementaires - pour examen et adoption. Nous assistons depuis les années deux milles-vingt à une augmentation des inégalités sociales en Guinée. C'est ainsi qu'en Guinée, par exemple, pendant les années 1990 à 2020, le 1% des plus riches contrôlaient le 10% du revenu national. En 2021 cette minorité contrôlait 25% du revenu national et possédait 40% des richesses. Rappelons qu'à Conakry (capitale de la Guinée) le 1% des plus riches possède 48% des richesses, tandis que le 50% des plus pauvres ne possède que 2% des richesses. En effet, les inégalités sociales ne pourront diminuer à défaut de se résoudre que lorsque le système fonctionnera normalement c'est-à-dire lorsque toutes les balances des paiements seront en équilibre et la redistribution recettes fiscales équitables. Autrement, « le nivèlement social est la finalité éthique du politique ». Cela dit, l'asymétrie de l'ordre monétaire international que nous connaissons, ne peut qu'aggraver ce phénomène. La balance commerciale est très importante. Il faut rappeler qu'en comptes courantes la Guinée n’avait pas un excédent depuis 2020, tandis que cette année, la Guinée repart avec un déficit de « 3,6 milliards de dollars ». « Pour ce qui est des recettes intérieures en pourcentage du PIB (produit intérieur brut), elles sont de 16,69% ajoute-il. Et de poursuivre que les dépenses courantes sont de 15,88% et celles en capital toujours en pourcentage du PIB de 6,73%. Et selon les spécialistes, le total des recettes prévues cette année est de 5.533.70 milliards, contre 4 15487 milliards en 2023 ». Pour boucler le projet de loi des finances devant les députés de l’hémicycle : « chiffrées à 8 041,10 en 2023, les dépenses du budget, selon le projet de loi de finances 2024, s’élèvent à 7 496,63 milliards de francs guinéens, dont 1 005, 75 milliards sur financement extérieur. Soit une différence de 6,77 pourcent ». En conclusion, c’est effarant qu’on assiste à un budget n’en tenant pas compte de l’inégalité social. Si la branche est trop courbée dans un sens, dit le proverbe, il faut, pour la redresser, la courbe tout autant dans le sens contraire. Il faut comprendre dans le bon sens que la société fonctionne comme un organisme naturel. L'état pourrait supprimer l'impôt sur le revenu (progressif) et faire de même avec le quatuor infernal taxe professionnelle unique, Contribution foncière, droits d’enregistrement, droits de timbre, qui joue un rôle majeur dans les finances locales, et qui sont régressives (les pauvres travailleurs Guinéens paient un pourcentage plus élevé que les riches), et supprimer ses 85 milliards de transferts. Pour ce faire, il conviendrait d'imposer une concurrence fiscale entre communes, avec très vite une différentiation qui se ferait jour entre communes bien gérées, et/ou libérales, dont le taux d'imposition serait faible, et les communes aux équipes plus dépensières. Dr MAMADOU BAH ALIOU, Inspecteur Principal des Impôts

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