Sidya Touré "très surpris" par des législatives en mai

Un des principaux leaders de l'opposition en Guinée, Sidya Touré, s'est déclaré jeudi "très surpris" d'avoir appris par un media étranger qu'un ministre proposait des élections législatives en mai, avec où sans l'opposition.

"Nous avons été très surpris d'entendre sur les ondes d'une radio étrangère que des élections législatives auront lieu au mois de mai prochain dans notre pays sans qu'on ne soit associés à la fixation de la date", a déclaré à l'AFP M. Touré, leader de l'Union des forces républicaines (UFR).

Les partis sont "quand même les acteurs politiques et donc partie prenante de cette élection, c'est nous qui devons, sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), décider de la fixation de la date des élections!", a-t-il ajouté.

Il a rappelé que si l'opposition n'obtenait pas de "garantie" sur une restructuration de la Céni qu'elle accuse de "faire le jeu du pouvoir", il n'y aura pas "d'élections libres, transparentes, acceptables par tous" et donc "il n'y aura pas d'élections législatives en Guinée".

Le ministre guinéen de l'Administration du territoire et de la décentralisation (Intérieur), Alhassane Condé, avait déclaré lundi à l'AFP que tout était "prêt" pour organiser des législatives en mai, que l'opposition le veuille ou pas.

Il avait affirmé que "la loi est très claire là-dessus: personne n'est obligé d'aller aux élections. Celui qui le veut, il y va, celui qui ne le veut pas, il n'y va pas, de toutes les façons les élections auront lieu".

Des élections législatives devaient se tenir en Guinée six mois après l'installation du nouveau président élu en novembre 2010, Alpha Condé, mais elles ont été sans cesse reportées. Initialement prévues le 29 décembre 2011, elles ont été repoussées sine die.

Les dernières législatives remontent à juin 2002, à l'époque du régime du président Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.

Un Conseil national de transition (CNT) fait actuellement office de Parlement. Il a été mis en place début 2010, durant la transition militaire conduite par le général Sékouba Konaté, qui a cédé le pouvoir à Alpha Condé à l'issue du second tour de la présidentielle de novembre 2010.

© Agence France-Presse

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