Une Nouvelle Voie (Juillet 2012) Par Alpha Oumar Telly

Bienvenue à mon bilan du 7e mois de l’an 02 de la Condécratie, un modèle de démocratie stalinienne avec très peu de travail, justice et solidarité ; un subtil mélange de communisme à la FEANF et d’affairisme sans scrupules. Je continue donc mon exploration mensuelle des méandres des décisions importantes pour la nation prises par nos nouveaux chefs en proposant des pistes de réflexions et d’actions qui pourraient être envisagées pour que le « vrai changement » soit effectif.

1- Echantillon de paroles et pensées présidentielles du mois : « …depuis que Sarkozy est parti, je dors bien, voire même très bien, mon médecin peut le confirmer… le peuple de Guinée mérite qu'on se tue pour lui… beaucoup de collaborateurs du président Sarkozy ont tout fait pour faire échouer la Guinée, bloquer et faire en sorte que son pouvoir échoue (le 01 devant les RPG-istes francais) ; je me vois obligé de surveiller chaque ministre comme du lait sur le feu… je n’ai aucun complexe à faire venir des blancs chez moi. Nous n’avons pas les compétences et sommes à ce stade incapables de gérer le pays. Il ne faut pas avoir honte de ses faiblesses….(devant les journalistes amis de Rachid Ndiaye réunis en quelques heures pour offrir une tribune de presse au PPAC à Paris le 03. Dans la même interview, concernant l’impunité des accusés de crimes du 28 septembre 2009 il a osé donner les 2 arguments suivants :) 1) il faut laisser œuvrer la justice guinéenne (qu’il avait qualifié de totalement pourrie quelques minutes auparavant et 2) j’ai connu la prison, l’exil et une sentence de mort par contumace donc je refuse de m’enfermer dans le 28 septembre. Il y a eu beaucoup d’autres crimes avant. Les victimes du camp Boiro sont devenus bourreaux ensuite, un mort vaut un mort…après le discours du président Hollande (à Rio) j’ai voulu réunir tous les chefs d’états africains présents pour que nous allions ensemble le féliciter (toujours la conférence de presse finale à Paris le 03) ; je n'ai rien à perdre avec les élections: Nous avons un régime présidentiel, pas un régime parlementaire. C'est moi qui nomme le gouvernement, et celui-ci n'est pas responsable devant le parlement... une cohabitation ne m'empêcherait pas de gouverner ; j'ai passé un accord avec l'homme d'affaires Walter Hennig, un Sud-africain qui m'a été recommandé par les autorités de son pays. Il nous a accordé un prêt de 25 millions de dollars sur quinze ans. Selon les termes de notre accord, si nous ne remboursons pas, la société de Walter Hennig pourra avoir jusqu'à 30% des actions d'une filiale de la société guinéenne du patrimoine minier, la SOGUIPAMI (à Jeune Afrique du 08) ; Le bonheur, c'est lorsque chaque citoyen mange à sa faim. Il faut que nos compatriotes sachent d'abord qu'ils sont tous des guinéens avant d'être soussous, peulhs, malinkés ou forestiers…En Europe, lorsqu'il y a des expulsions, ils s'adressent à des Guinéens pas forcément à un soussou, peulh etc..."(le 12 devant des notables de Forécariah)

• Pour : Enfin ! Le PPAC a compris que perdre les législatives ne voulait pas dire perdre le pouvoir puisque le régime en Guinée est du type présidentiel et que la seule procédure qui pourrait le renverser est pratiquement impossible à mettre en œuvre avec notre opposition opposée actuelle – chapeau à celui qui a réussi l’exploit de le lui faire comprendre. De plus ses propos du 12 devant des Guinéens « locaux » sonnent comme une tentative d’apaisement d’un chef de tous les Guinéens destinée à ses concitoyens perdus dans des querelles communautaristes dont il est l’un des principaux instigateurs – il reste maintenant à le prouver en visitant les 4 régions naturelles du pays avant d’aller en Océanie, le seul continent qu’il n’ait pas encore visité en 18 mois de présidence.

• Contre : Quatre discours improvisés ce mois-ci et trois ramassis de bourdes qui nous poussent un peu plus vers la honte nationale. Et voici notre PPAC qui se met à paraphraser Laurent Gbagbo (« depuis que Chirac est parti je dors bien) – tous les mêmes ces opposants hystériques : mêmes débuts d’étudiants éternels, mêmes parcours de déchards pleurnichards panafricanistes anti-néo-colonisation, mêmes accidents politiques qui les jettent sans préparation au pouvoir. Il ne manque plus que les mêmes fins à la CPI aussi ? Il faudrait aussi lui rappeler que dans les pays développés l’administration publique est une continuité (les exécutants de Sarko sont encore en place) et que tous ceux qui traiteront désormais ses dossiers se rappelleront de son appréciation de leur travail précédent. Un nouveau pas vers le ridicule a encore été franchi lors de la rencontre de presse finale à Paris. Notre président pourfendeur de la France-Afrique dit devant la presse internationale ce que même les pires bouffons coloniaux (Bokassa, Bongo, Eyadema) n’ont jamais dit en public bien qu’ils le pensaient sûrement : il faut un blanc derrière chaque nègre responsable chez nous car nous sommes incapables de bonne gestion ! Maintenant il ne reste plus que notre président dise à sa prochaine interview internationale : "Nous n'avons aucun complexe à faire venir un blanc en Guinée pour gérer notre CENI. Nous n'avons pas de compétences et sommes à ce stade incapables de gérer nos élections. Il ne faut pas avoir honte de nos faiblesses", paroles d’Ali-fa Baba Condé, président de la République d’Incapables de Guinée (RIG). Quand l’ex-ministre militaire Babacar Ndiaye avait dit qu’il voulait un blanc derrière chacun des cadres de son cabinet nous avions hurlé d’indignation – maintenant que c’est notre président nationaliste populiste qui le dit, nous ne pouvons que pleurer. Il faut vraiment trouver un moyen d’empêcher ce monsieur de parler en notre nom à l’étranger – il est maintenant devenu un danger national ! Pour son aveu direct concernant son « prêt » à des requins de la finance sud-africains il a juste négligé de rappeler la date de ce prêt (entre les 2 tours de la présidentielle) et quelles sont les dispositions et prérogatives nationales qui lui permettent de prendre tout seul un tel engagement pour notre pays. Il a dit le tout avec mépris, suffisance et toute honte bue, comme un bon petit dictateur tropical. Il a vraiment vite appris dans ce domaine, bien qu’il gérait déjà son RPG de la même manière depuis 30 ans. Pour clôturer le mois, le 30 en conférence de presse avec son pote Tony Blair, il nous a donné un petit aperçu de sa compréhension du mot changement : ‘beaucoup de choses ont changé à la présidence. Pour preuve avant, j’avais plusieurs téléphones, désormais je n’en pas un seul…’

• Une Nouvelle Voie : Le président d’un peuple fier de son indépendance comme le nôtre qui dit devant la presse internationale « après le discours du président Hollande (à Rio) j’ai voulu réunir tous les chefs d’états africains présents pour que nous allions ensemble le féliciter » et « je ne peux promettre aux Guinéens que du sang, de la sueur et des larmes mais la victoire est à ce prix et les gens l’ont compris… », paraphrasant stupidement le P.M. Churchill qui haranguait les britanniques pour les pousser à une résistance acharnée, ne peut rien faire pour nous faire avancer. Au contraire il annonce déjà la couleur de ce qu’il nous réserve : vous êtes tous derrière moi, sinon vous savez déjà ce qui vous attend : le sang, la sueur et les larmes ‒ auxquels vous avez d’ailleurs déjà goûté depuis janvier 2011. Pour aller vers une nouvelle voie, il faudrait faire juste le contraire…

2- Formations, séminaires, ateliers, colloques et autres « rendez-vous du donner et du recevoir » du mois : Atelier de formation des ophtalmologues ; campagne de recyclage du personnel de stations Total sur les règles d'or de la sécurité à respecter ; formation de gendarmes dans le cadre du maintien de l’ordre selon les principes des DDH (encore !) ; journée d'échanges sur l'utilisation de la langue Pular dans médias audio-visuels ; atelier de formation sur le code d’éthique et des techniques de reportage ; atelier de formulation du CPAP 2013-2017 (Country Program Action Plan) du système des Nations Unies en Guinée ; séminaire de formation des magistrats sur le rôle du ministère public et le suivi de l’exécution des décisions de justice ; atelier de formation des conseillers agricoles de la région de Kindia sur les réponses aux besoins techniques des paysans des communes rurales ; atelier de validation des résultats de l’étude sur la pauvreté et les inégalités en Guinée de 1994 à 2012 ; atelier de présentation du rapport sur l’étude d’impact environnementale et sociale (EIES) du projet alumine de Boffa ;

• Pour : Le séminaire-business traverse sa crise habituelle des vacances prolongées des bailleurs de fonds qui fuient Conakry en fin juin (dès la fermeture des écoles de leurs enfants) pour revenir 2-3 mois plus tard, à la veille de la rentrée suivante - (10). La morale et l’éthique administratives et financières ne s’en porteront que mieux. Bravo à la société de carburant Total qui a formé tout son personnel au sprint sur 200 mètres dès qu’un type bizarre avec une main dans la poche pointe à l’horizon après 19 heures.

• Contre : Dur-dur pour nos « fonctionneurs » et pour de nombreuses PME locales qui vivent de ce commerce : sandwicheurs, boissonniers, essenceurs…etc. Quand à nos magistrats s’ils ne connaissent pas encore le rôle du ministère public et le suivi de l’exécution des décisions de justice ce n’est pas d’un séminaire dont ils ont besoin mais plutôt d’une formation de base à la faculté de droit. Pour l’étude sur la pauvreté les résultats sont peu flatteurs : la population vivant sous le seuil de pauvreté est passée de 49% en 2002 à 55% en 2012 – mais comme le dit la version officielle, ça ce n’est pas la faute (entière) du PPAC.

• Une Nouvelle Voie : On apprend ce mois-ci que le ministre en charge de l’enseignement professionnel a suspendu des cadres des écoles dont il a la responsabilité pour des raisons aussi scandaleuses que tolérance d’un réseau de proxénétisme, détournement des frais d’inscription, vol d’équipements et de matériel pédagogique... etc. Que dire de plus sur l’aspect totalement délétère de la formation en Guinée. Reste en plus à prouver que le ministre n’a pas fait tout ce tapage pour se faire « remarquer » par le Boss, ce qui ne ferait que compliquer la situation de pourriture du secteur. Beaucoup a déjà été dit sur ce qu’il faudrait faire pour améliorer efficacement les capacités des fonctionnaires et travailleurs du secteur privé et pour que ce processus soit porteur d’une nouvelle voie mais rien ne pointe toujours à l’horizon ‒ au contraire et j’en passe...

3- Les décisions et actions « positives » du mois : Verdict de non-lieu le 02 par la justice de 15 nouveaux prisonniers dans l’attaque de la chambre à coucher du PPAC le 19 juillet 2011 ; notre président décide d’envoyer notre racaille militaire se battre au Nord Mali – hélas il ne compte envoyer qu’une centaine de bandits alors que nous espérions au moins 20.000 ; le co-président de la commission provisoire de réconciliation nationale l’imam Camara a appelé les Guinéens à assumer leur passé en étalant sur la place publique la vérité sur tous les aspects liés à la gestion antérieure des républiques précédentes ; enfin il a compris que ses prières ne suffiront jamais ; remboursement (à confirmer) dare-dare du prêt sous-marin de 25 millions de USD au fond mafieux Palladino avec en plus près de 1 million USD d’intérêts et de pénalités de sortie prématurée du contrat – les truands de la présidence parlent même du remboursement de l’avance de 72 millions du prêt louche angolais : la mission conjointe FMI-Banque mondiale en cours ce mois-ci leur distribue des fessées magistrales mais insonores, les plus douloureuses ; le 24 un nouveau trou s’ouvre dans la coque du navire PPAC : le ministre de la justice présente sa démission (pour absence de justice dans le changement et absence de changement dans la justice) mais finalement les pressions internes marchent et comme aurait dit J.P. Chevènement « il ferme sa g… et ne démissionne plus ;

• Pour : La justice guinéenne fait des efforts pour redorer son blason dans un contexte certes très difficile pour elle. La libération des 15 plus gros poissons de la blague d’attaque du 19 juillet confirme le ridicule du dossier d’instruction. Après les 17 innocents libérés en mars dernier et les 2 innocents décédés dans leurs cellules de prison (sûrement pas de bons traitements) il ne reste plus maintenant pour les prochaines assises que quatre accusés de tentative d’assassinat, deux militaires (dont un qui est Bah ou Diallo selon les jours et les humeurs du PPAC) et deux civils (Guilavogui et Guilavogui) plus douze « complices du crime » dont Bah Oury (celui-là est de toutes façons déjà condamné par le PPAC), dix « complices pour « je-m’en-foutisme et non assistance à président en danger » et un colonel qui comparaitra devant un autre tribunal correctionnel pour détention et consommation de chanvre indien : le pauvre bidasse De Gaule dont le visage ensanglanté avait fait le tour des medias guinéens – nous on ne blague pas avec les drogués chez nous ! Au finish ils auront tous eu droit à 9-12 mois de calvaire, stigmatisation et mépris de tous les méchants guinéens pour eux et leurs familles – mais on leur exigera quand même après libération de venir remercier le PPAC pour sa magnanimité à leur endroit – après tout il a repris la Guinée là où « Ces Coups Fourrés » l’avait laissé..

• Contre : Le pire c’est qu’après ce verdict de non-lieu du 02, ils n’ont pas été libérés : il parait que leurs geôliers avaient la trouille de les libérer avant le retour au bercail du « guide du changement ». Bien leur en a pris et ils ont sauvé leur peau parce qu’une fois de retour il a nommément opposé (avec son ministère public) la décision de la chambre de mise en accusation en se pourvoyant en cassation. Vive la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire. Maintenant la parole est à la Cour Suprême et nous allons voir si son président est un véritable homme de droit ou plutôt un petit laquais supplémentaire ; à moins qu’il ne botte en touche en faisant trainer encore le dossier ad vitam aeternam. Et en attendant les 15 relaxés n’ont toujours pas vu les lumières de la liberté alors que nous sommes à la fin du mois. Ailleurs, en démocratie, ils auraient sûrement fait une grève de la faim – mais chez nous ils la font déjà depuis le 1e jour de taule. Pour les fonds de Palladino il est de plus en plus clair que c’était une tentative de détournement de fonds par le président et son fils, les 2 ministres étant de simples intermédiaires apeurés et maladroits : certaines enquêtes externes montrent que les fonds ont été directement transférés des comptes Palladino Capital de la Royal Bank of Canada au compte de Junior, « Mohamed « Palladino » Condé dans une banque suisse à Monaco. Le PPAC est de plus en plus en mal de nous parler des détournements et de la corruption de ses prédécesseurs et des chefs de l’opposition qui ont maintenant du matériel pour lui répondre. Ses casseroles sont désormais très lourdes et font beaucoup de bruit sur le sol quand il les traine partout où il va.

• Une Nouvelle Voie : Un détournement de fonds publics n’est pas absout de la justice parce qu’il a été remboursé avant la fin des contrôles financiers approfondis et d’ailleurs cette action ne gênera en rien les recherches en cours par des auditeurs professionnels. Une nouvelle voie exige avant tout une moralité financière et une éthique sans faille de ceux qui nous dirige, ce que nous n’avons jamais connu en Guinée. Mais toute cette gabegie sur la place publique en moins de 24 mois de pouvoir, ça c’est une première !

4- Les décisions et actions « négatives » du mois : Le 01, le PPAC s’est précipité à Paris pour compter parmi les 1e présidents africains à venir se prosterner devant le nouveau président de la France qui l’a d’ailleurs difficilement reçu – il y a eu de nombreuses tractations (y compris par Tony Blair) pour l’obtention du rendez-vous ; comme prévu officiellement en début de l’année, en fin juin la Cote d’Ivoire a effectivement atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE – pas la Guinée ; notre président décide tout seul d’envoyer le pays en guerre contre Ansar Eddine et AQMI au Nord Mali – aucune consultation préalable avec les institutions nationales ; la 1ère des 3 décisions prises au conseil des ministres du 12 est la suivante : « le Conseil demande au Gouvernement d’envisager des pénalités contre tous ceux qui utilisent les caniveaux comme dépotoirs d’ordures » ‒ c’est ça le changement PPAC ; le Sunday Times du 15 confirme aux guinéens une nouvelle bombe : la compagnie minière BHP-Billiton, 1e groupe minier mondial profite du scandale du Palladino Gate pour mettre en vente ses projets miniers de Sangaredi (raffinerie d’aluminium) et de Diéké/Nimba Nord (fer) – pourtant le coq PPAC était descendu de son trône de fierté nationale du début de son mandat pour lui octroyer (en coulisses) le droit d’exporter son minerai de fer par le Liberia afin de l’amadouer pour qu’elle reste ; le PPAC a zappé le sommet de l’U.A. de ce mois pour éviter d’avoir a assumer son lâche choix de se désolidariser de sa région pour le choix de la nouvelle présidente de cette organisation. Pour un panafricaniste communiste qui a voulu être président de ce syndicat de chefs d’états en début d’année, c’est mal barré pour les années à venir – le voici maintenant titulaire du titre de « taupe officielle de l’Afrique du Sud et de l’Angola hégémoniques en Afrique de l’Ouest ». Mais bon il nous a économisé pour une fois quelques dizaines de milliers de USD de missions farfelues ; le rapport final de l’audit du système de révision des listes électorales par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) confirme que la CENI et ses complices techniques (Sabari et Waymark) nous mentaient : il est impossible dans la situation actuelle de leur matériel et de leurs procédures administratives de procéder à une révision correcte du fichier électoral national. Hélas au lieu de demander par conséquence logique de se débarrasser des deux pour mensonges éhontés, elle propose « diplomatiquement » de corriger tout ce qui ne va pas, en sachant bien-sûr que cela est impossible dans le contexte de méfiance ambiant ; la presse écrite privée nationale et Radio-Conakry-Libre (RCL) annoncent que le 14, pour célébrer sans doute sa fête nationale, le PPAC est allé faire quelques pas de danse éthylique et de coups de pieds violents dans un mariage de l’opposition dans sa commune de résidence – pour lui, juste sous sa fenêtre présidentielle. Même si cette histoire était une boutade le simple fait de la voir circuler sur toutes les lèvres nationales prouvent que la fonction présidentielle n’a jamais été aussi vilipendée et méprisée depuis nos 54 années d’indépendance ; le 21 le Sunday Times continue ses révélations sur les magouilles minières du PPAC et de ses proches : les contrats et les partenaires douteux (chinois, angolais et même libériens avec leurs sociétés au Seychelles et à Hong Kong) sont devenus la règle avec des accords qui font « l’objet d'obligations de confidentialité qui doivent être respectées ». Ainsi on ne sait même plus qui nous a filé 150 millions de USD, l’Angola ou un fond chinois des plus fumeux (CIF) ; une enquête interne du ministère de la justice montre que 808 personnes sont en prison sans jugement à l’intérieur du pays, non compris les prisons de Conakry ; petit bilan mensuel : le cholera approche les 1.200 cas dans le pays avec près de 600 à Conakry – on parle même de CTC (Centres de Traitement du Cholera) dans les 5 communes de la capitale, unique solution de traitement quand on ne peut rien faire de concret en prévention contre les poubelles dans toutes les rues et pour l’hygiène publique ; le 30 le 2e confident Tony Blair, petit frère pas jumeau celui-là, vient voir le PPAC pour coordonner leurs réponses face aux enquêtes financières internationales en cours sur le business Palladino ;

• Pour : Comme d’habitude, R.A.S.

• Contre : Koro Alpha a dû se faire chauffer les oreilles par Kotto François pour l’organisation rapide des législatives car il n’a parlé presque que de ça devant la presse à sa sortie d’audience. Il n’a pas en plus été à « la une » de la presse de renom (journaux, radios et télévision) alors que ses prédécesseurs (Ouattara, Boni, Issoufou et Sall) ont eu droit au traitement royal – pour lui c’était plutôt un traitement à la Gbagbo et Wade ! Un nouveau record a été battu par le PPAC : près de 20 jours d’absence sur les 30 derniers jours – je pense que même Wade n’a pas fait mieux. Sur le plan de la moralisation de la chose publique la RT-PRG nous a bassiné ce mois-ci encore avec les réussites de l’alpha-gouvernance. La principale semble être le « guichet unique pour sécuriser les recettes et les dépenses publiques ». Pour vous expliquer ce charabia j’ai cherché une définition (dans le dictionnaire des nuls) et j’ai trouvé : un seul compte en banque où vont toutes les recettes et d’où sortent toutes les dépenses de l’état. Vraiment ça marche 5 sur 5 actuellement – à part bien-sûr pour les 700 millions USD de Rio Tinto, les16 millions d’Euros de MTN, les 25 millions de USD de Palladino, les 150 millions USD du gouvernement angolais et, le prêt à montant temporairement inconnu (approx. 90 millions USD selon des indiscrétions) du Congo Brazza – pour le moment c’est tout, juste quelques (petites) exceptions qui confirment la règle. La 2e grande réussite est le nouveau code minier et toutes ses clauses de transparence. Depuis je cherche une copie du contrat signé avec des Emiratis (Mubadala) pour la vente d’une partie de nos actions de la CBG et le permis légal du contrat mafieux avec les chinois de GDC pour exporter du fer à Forécariah. Ces derniers ont réussi l’exploit d’exporter leur 1e tonne de terre grise en moins de 12 mois : ils grattent le sol, mettent dans des camions et déposent sur une barge plate dans un port bidon en bord de mer qui va ensuite charger les bateaux minéraliers en haute-mer. Si seulement j’avais pensé à ce business juteux et pas cher avant eux, je pourrais être industriel à l’heure là, Walahi.

• Une Nouvelle Voie : Une nouvelle voie exigera un chef qui fera notre fierté aux niveaux sous-régional, africain et mondial ; un grand visionnaire qui, par ses actions et ses paroles montrera tous les jours qu’il aime la Guinée et l’Afrique plus que lui-même et sa petite famille nucléaire. Un Grand Homme de parole, de rigueur et de visions à moyen et long terme – un homme totalement opposé à notre PPAC actuel. Ce Monsieur mettra en place dès après son intronisation plusieures équipes de gestionnaires aguerris et un processus de VJI (Vérité, Justice et (fin de) l’Impunité) qui aboutira à une démocratie viable. Nous ne pourrons reconstruire durablement notre pays sans au préalable un soubassement et des fondations d’éthique, de morale et de paix sociale. Tant pis pour la popularité de nos prochains chefs – au contraire ils devront être avant tout craints car sévères, directs mais justes, avec un résultat principal visé : remettre ce pays sur les rails de la démocratie et de l’état de droit.

Mr le PPAC, quand je pense à votre système de gestion de notre pays, par déformation professionnelle, je pense à un CHU (Centre Hospitalo-universitaire) dont on a confié (par magouilles internes et externes) la direction générale à un garçon de salle nommé en même temps Professeur par un « Suprême » :

  •  Il est persuadé qu’il est maintenant devenu « meilleur » que tous les autres travailleurs de l’hôpital, puis après 3 mois de tous les hôpitaux du pays ; encore trois mois du ministère et ainsi de suite… Il ne comprend bien-sûr rien au fonctionnement technique et à la gestion administrative et financière des différents services et il sent le mépris de tous ses cadres et agents plus compétents. Il remplace donc tous les chefs de services par d’autres garçons de salle et forme ainsi un état-major constitué de personnes à son niveau ou encore mieux plus cancres que lui.
  • Il prend très vite le « contrôle » des services juteux : finances/approvisionnements et il apprend (difficilement) à faire des requêtes pleureuses et mielleuses aux fameux « distributeurs d’argent-cadeau » qu’il appelle pompeusement bailleurs de fonds – on lui a dit de source sûre que quand on en fait une vingtaine en général il y a en a au moins une qui passera leur grille de contrôle.
  • Dès que le CHU devient un mouroir national, une affaire de 18-24 mois maximum, il accuse tous les médecins des services de sabotage, complots et autres perversités – lui n’y est pour rien ! Pour gagner un peu de temps il en renvoie quelques uns de manière fracassante, en met d’autres (les plus récalcitrants) en prison avec des procès qui vont occuper la galerie nationale pendant quelques mois.
  • En fin de compte il s’arrange pour être enlevé sans trop de dégâts par un prochain décret militaire ou civil car il a tellement de problèmes qu’il vaut mieux quitter le Titanic et retrouver le sommeil (de l’après-Sarkozy). Ensuite il vit tranquillement avec sa famille élargie le reste de sa vie en rentier au dessus de tous besoins pour 2 ou 3 générations.
  • Même si par le pire des malheurs il commençait sa retraite par la case prison, il vivrait cette période tranquillement à la maison avec quelques billets généreux à ses geôliers et au bout de sa peine c’est la Dolce Vita qui démarre...

Et vogue la galère pour les autres. Le jour où le système s’écroulera il faudra dix fois plus de temps que son triste mandat pour revenir à l’état d’un CHU dans les normes internationales.

Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd`hui est le 588e jour du « changement radical » et du « Guinea is back » - déjà 1an, 7 mois et 10 jours ! Le détournement permanent est en vitesse de croisière, comme jadis le complot permanent – nous avons enfin TOUT compris du changement que nous proposent Condé I (Koro), Condé II (Junior Palladino) et Condé III (Alassane).

Maintenant on peut dire sans aucune hésitation : Veni – Vidi – Fout le camp... Retournez d’où vous êtes venus en 2010 pour nous pourrir la vie ; on était mieux sans vous !


31 juillet 2012

A.O.T. Diallo

NB : vous pourrez suivre chronologiquement cette série et les précédentes (depuis le début du changement en Guinée en janvier 2007) sur mon nouveau blog: https://aotdiallo.wordpress.com/

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