Dr Millimono de la NGR : «Si nous laissons s’installer une dictature en Guinée chacun de nous paiera un jour»

Le leader des Nouvelles forces démocratiques (NFD) Mouctar Diallo et Dr Faya Millimono de la nouvelle génération pour la république (NGR) ont animé une conférence de presse conjointe ce samedi au siège du parti NFD à Taouya, a constaté Guinéenews.

D’entrée, l’honneur est revenu Aimé Stéphane Mansaré du bureau politique des NFD de demander une minute de silence pour la mémoire des victimes de la marche pacifique de l’opposition du 27 septembre ainsi que tous ceux qui ont perdu leur vie dans le combat pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée.

Le leader des NFD, Mouctar Diallo s’est dit déçu et indigné de l’attitude irresponsable et inacceptable des autorités actuelles qui ont exercé une barbarie sur des citoyens qui manifestaient pacifiquement dans le cadre de leur droit reconnu et protégé par la constitution et les lois de la République.

Cela, poursuit-il, est une preuve éloquente qu’il n’y a pas eu de changement en Guinée. Le changement que le président Alpha Condé nous a tant promis et fait rêver s’est transformé en cauchemar qui tourne autour de massacres, des morts, des blessés, des emprisonnés. Ces actes du pouvoir prouvent que la Guinée n’est pas encore malheureusement sortie de l’ornière.

Mouctar Diallo a promis de continuer le combat jusqu’au bout pour l’intérêt de tous les Guinéens. Et se dit déterminé de le mener jusqu’au bout.

Il a précisé que l’objectif du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition est qu’on achève la transition à travers l’organisation d’élections législatives justes et transparentes afin de doter le pays d’une assemblée nationale représentative du peuple de Guinée. Et éventuellement faire face aux véritables problèmes des Guinéens qui sont réels et cruciaux.

« En plus du déficit criard d’eau et d’électricité, du chômage chronique des jeunes, d’un système éducatif avec son cortège d’échec, un système de santé défaillant… aujourd’hui la liberté des Guinéen est confisquée y compris celle de la presse avec cette tentative de bâillonnement des médias. Tout cela, c’est le régime du professeur Alpha Condé, opposant historique et professeur de droit » a-t-il déclaré.

Pour le leader des NFD, le collectif de l’opposition avait demandé un dialogue politique depuis le mois d’avril. Mais le gouvernement est resté sourd et muet par rapport à leur légitime demande de dialogue qui est l’instrument primaire d’une bonne gouvernance. Le collectif a même sollicité l’appui des partenaires et des institutions républicaines pour faciliter une concertation entre le pouvoir et l’opposition. Cela, a-t-il dit, a abouti à une rencontre poudre aux yeux destine à aveuglé l’opinion nationale et internationale.

C’est après avoir épuisé toutes les voies de recours que le collectif a projeté une marche pacifique le 27 septembre. Et selon lui, toutes les démarches administratives ont été faites aux près des mairies pour obtenir l’autorisation de la marche. Ces derniers ont donné leur accord et ont promis d’encadrer la manifestation.

Mouctar Diallo a déploré les arrestations des militants et responsables de l’opposition dont la plupart ont été arrêtés dans leurs maisons.

Il a souligné que des démarches sont entreprises pour la libération d’Etienne Soropogui ainsi que tous les détenus politiques. Le gouvernement a dit qu’il va les traduire en justice. Mais tout le monde sait que c’est une justice de façade, une parodie destinée à enfreindre la liberté des citoyens.

«Il n’y a pas de raison qu’on arrête Etienne Soropogui sans qu’on nous arrête tous. Tout le monde a vu le visage du régime ‘’démocratique’’ d’Alpha Condé. Amnesty international, les institutions institutions internationales et Ban Ki Moon ont tous vigoureusement condamné cette répression sauvage qui s’est abattue sur nos militants pacifiques. Mais nous allons contrer les velléités antidémocratiques du professeur Alpha Condé » Dira t-il en substance. Avant de demander aux institutions internationales et aux partenaires de peser de tout leur poids pour faire comprendre à ce régime dictatorial naissant que la Guinée ne peut pas se soustraire au droit international et à la bonne gouvernance.

A en croire le conférencier, le collectif des partis pour la finalisation de la transition et l’alliance pour le développement et le progrès (ADP) se sont entendus pour poser un certain nombre de préalables à la reprise de tout dialogue avec le pouvoir. Ces préalables sont : l’arrêt immédiat de la répression ciblée contre les militants de l’opposition et la libération de tous les détenus politiques.

Selon Aboubacar Sidiki Diallo, conseillé juridique des Nouvelles forces démocratiques a, pour sa part, indiqué que l’article 10 de la constitution reconnait à tous les citoyens guinéens le droit de manifestation et de cortège. De même que la charte des partis politique.

De son côté Dr Faya Millimono de la NGR a souligné que c’est ce que Alpha Condé a subi hier qu’il est entrain faire subir aux autres aujourd’hui.

Il a rappelé que le professeur Alpha Condé, alors candidat, avait promis de prendre la Guinée là où Sékou Touré l’avait laissé. Il suffit juste d’observer ses actes pour se rendre compte qu’il est exactement entrain de marcher sur les traces de ce dernier. Sékou Touré passait tout son temps à insulter Senghor, Houphouët Boigny et autres. C’est ce qu’Alpha Condé a fait tout dernièrement lors d’une sortie médiatique accusant gratuitement le Sénégal et la Gambie de pays comploteurs.

« C’est vraiment regrettable, la Guinée qu’on nous présente aujourd’hui est une honte. Le président Alpha Condé n’a rien à proposer aux Guinéens sauf la haine et la division. Avant son arrivée au pouvoir toutes les ethnies de la Guinée vivaient en frères et sœurs. Mais depuis qu’il est là c’est le communautarisme et la haine. Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour conduire le pays vers une situation difficile » a-t-il affirmé.

Pour Dr Faya Millimono, ce qui est plus grave dans un pays, c’est le silence des autres devant l’injustice. Le responsable de la NGR exige, par ailleurs, la démission et la comparution de Sékou Resco Camara, gouverneur de Conakry et le ministre de la sécurité Toto Camara pour leurs propos haineux.

« Si nous laissons s’installer une dictature en Guinée chacun de nous paiera un jour » conclut Dr Millimono.

Mamadou Bailo Barry
Conakry, Guinée
224.64.44.41.84
Source:Guinéenews

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