Le Journal des auditeurs du vendredi 14 octobre 2011 (JDA)

Libre antenne

Modérateur :

Alexandre GERBI, historien, essayiste

Alpha Ousmane diangolo BARRY, sociologue, analyste politique

Afrique : Prix IBRAHIM 2011 : Pedro PIRES, ancien président du Cap-Vert, lauréat, exemple et modèle pour tous les Chefs d’Etat africains en 2011 !

Mis en place pour distinguer et récompenser le leadership d’excellence en Afrique, le Prix Ibrahim 2011 a été décerné, lundi 10 octobre 2011, au président Pedro Verona Pires de l’île du Cap – Vert (à 400 km au large de Dakar). Les efforts inlassables du président sortant de ce pays pour l’installer dans un modèle de démocratie, de stabilité et de développement ont été récompensés. Le choix de la fondation Mo Ibrahim a porté cette année sur l’ex-président du Cap-Vert, Pedro Pires. Le Prix Ibrahim 2011 pour le leadership d’excellence en Afrique, créé par cette fondation et qui fête son 5ème anniversaire, lui a été attribué, lundi 10 octobre.

Mo Ibrahim, fondateur et Président de la Fondation Mo Ibrahim a alors soutenu que : « C’est magnifique de voir un dirigeant africain qui a conduit son pays de l’époque de la domination coloniale à la démocratie multipartite, avec le souci constant des intérêts de ses concitoyens comme principe conducteur. Le fait que le Cap-Vert, avec si peu de ressources naturelles, ait réussi à se hisser au rang des pays à revenu intermédiaire est un exemple non seulement pour le continent mais pour le monde. Le Président Pires personnifie le type de leadership que le Prix entend distinguer ».

CAMEROUN : Présidentielle verrouillée et contestée :

Le Cameroun est l’un des derniers pays en Afrique où les résultats d’une présidentielle sont connus d’avance.

Celle de dimanche dernier n’a pas dérogé à la règle. Déjà, le déroulement de la campagne avait donné un avant-goût de ce que serait ce scrutin : une vaste tragi-comédie avec de piètres acteurs, les candidats, et des spectateurs blasés, les électeurs.

La pièce électorale qui s’est donc jouée au Cameroun est de mauvais goût. Alors qu’une élection a pour objectif de vivifier la démocratie, au Cameroun de Biya, elle sert plutôt à légitimer un pouvoir à vie.

Avec la machine à gagner mise en place par son parti, le RDPC, la réélection de Paul Biya s’annonce donc comme une simple formalité.

A qui la faute si après 29 ans d’un règne sans partage, ce septuagénaire se croit toujours être à la hauteur des défis qui se posent au Cameroun et arrive à passer aussi allègrement par le filtre des élections ? Sans doute d’abord, le peuple camerounais lui-même doit-il faire sa propre introspection.

Comment un peuple aussi riche de sa diversité et de son intelligence peut-il subir pendant trois décennies le joug d’un seul homme ? La répression a sans doute dissuadé bon nombre de combattants de la démocratie, mais il n’y a pas de doute que l’ankylose générale qui s’est emparée de la population y est pour quelque chose. Mais il y a aussi l’indigence de l’offre politique.

Plusieurs candidats réclament l’annulation pure et simple du scrutin. Seront-ils entendus ? Rien n’est moins sûr !

France : Dans l’attente du 2d Tour des la Primaires du Parti Socialiste. Primaires socialistes : Une bombe !

Il n’était pas trop prévisible, même si l’on pouvait s’en douter un tout petit peu, que les primaires du PS provoqueraient de tels effets, dans son propre camp, mais plus encore dans le camp adverse, l’UMP.

Côté socialiste

Première surprise, dans une France qui a de plus en plus tendance à s’abstenir, et trop souvent avec raison, c’est la fréquentation de ce scrutin, un peu plus de deux millions et demi de votants, alors même qu’il fallait débourser un euro au minimum.

Deuxième surprise, l’éviction de Ségolène Royal, sur un score que nul n’aurait osé pronostiquer à l’avance, pas même les sondeurs.

Troisième surprise : L’avancée très nette des idées d’Arnaud Montebourg. A présent, il faut voir ce que va donner le deuxième tour, s’il va encore avoir des effets de surprise, notamment sur la fréquentation. A en juger sur le nombre de téléspectateurs qui ont regardé le débat final, il n’est pas impossible que, cette fois, la barre se situe aux environs de trois millions de votants. Cependant, même si Arnaud Montebourg devait donner des consignes de vote à ceux qui lui ont fait confiance, il n’est pas certain que les 17% d’électeurs qui lui ont donné leur voix, le suivraient. Dans cette part de l’électorat, l’esprit d’indépendance est très grand.

Attendons dimanche prochain, au soir, pour en savoir plus, les surprises pouvant aller n’importe où comme le vent qui, seul, choisit son chemin…

Du côté de l’UMP et de Sarkozy

C’est de ce côté-là que les surprises sont les plus fortes, que la dynamite des primaires a été la plus efficace.

Il était surprenant de voir et écouter un Jean-François Copé qui avait de la peine à dissimuler sa rage face à la joie des invités socialistes au journal télé de France 2, dimanche soir. Avec quelle force, presque avec quelle haine, il a dit sa joie que ces primaires seront bientôt terminées.

Il en fut de même, lundi soir, toujours sur France 2, dans « Mots Croisés », pour Nadine Morano. Par ses excès, sa mauvaise foi, ses cris presque hystériques, elle sert vraiment bien le PS.

Voilà un vibrant renfort pour le possible succès des socialistes aux prochaines élections présidentielles. Le Figaro, par son manque d’objectivité criant, lui aussi, ne peut que servir de repoussoir idéologique pour tout citoyen n’appartenant pas à l’UMP.

Sous la rage apparente de certains membres de l’UMP, même s’ils ont tenté de la dissimuler, il y a aussi la peur qui s’installe. Les dérapages de langage, comme celui de Jean-François Copé, hier, affirmant que les idées de Arnaud Montebourg sont celles d’un bolchevique, c’est bien la panique devant un phénomène qu’il n’avait pas prévu qui lui fait ainsi dire n’importe quoi.

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