Guinée - Foule à l'inhumation de quatre opposants tués en septembre

Des milliers de personnes ont assisté vendredi, sans incidents, à l'inhumation à Conakry de quatre opposants tués lors de violences en septembre, en présence de responsables de l'opposition, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une foule formée de jeunes en colère et de femmes en pleurs a pris part à la levée des corps à l'hôpital principal de Conakry, suivie de la prière mortuaire à la Grande mosquée et d'une marche funèbre vers le cimetière du quartier de Bambeto. De nombreux policiers ont accompagné le cortège.

"Nous allons encore enterrer nos victimes politiques, encore des militants de l'opposition tués à l'occasion d'une marche pacifique", a déclaré Cellou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d'opposition, au moment de la levée des corps.

D'autres responsables de l'opposition comme Moctar Diallo des Nouvelles forces démocratiques (NFD) et Faya Millimolo de la Nouvelle génération pour la République (NGR) étaient également présents.

"La mort de nos camarades nous dope davantage et nous conforte dans notre combat juste pour la démocratie en Guinée", ont scandé de jeunes opposants.

Les corps des quatre opposants avaient été restitués jeudi par les autorités guinéennes à leurs familles, plus de trois semaines après leur décès.

Le 27 septembre, des violences avaient éclaté à Conakry après l'interdiction d'un rassemblement de l'opposition qui entendait exprimer sa crainte d'un "hold-up électoral" à l'occasion des élections législatives prévues le 29 décembre.

Un bilan officiel avait fait état de deux morts et une quarantaine de blessés, des sources hospitalières et l'opposition ayant mentionné quatre morts. Plus de 320 personnes avaient été arrêtées pendant et après les violences et accusées notamment d'"attroupement interdit".

Plusieurs ont comparu devant un tribunal de la banlieue de Conakry, qui a déjà condamné une soixantaine de personnes à des peines de prison ferme (de 4 mois à un an) et avec sursis. 157 autres prévenus sont encore en détention préventive.

© Agence France-Presse


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