DSK, maladie et spéculations

Les révélations du «Journal du Dimanche» jettent un peu plus le trouble sur l’avenir immédiat de l’ancien directeur du Fonds monétaire international.

Malade. Le mot est lâché. Depuis le début de l’affaire dit du Carlton de Lille, Dominique Strauss-Kahn voit ses derniers soutiens s’éloigner progressivement de lui et de son image devenue trop sulfureuse. La divulgation du contenu des SMS qu’il aurait envoyé dès 2009 à des proches n’est que le dernier épisode d’une véritable descente aux enfers qui a débuté le 14 mai dernier, par une relation sexuelle avec une femme de chambre du Sofitel de New York. «Pour la première fois ces derniers jours, il m’a dit qu’il fallait qu’il se fasse soigner. Il a admis qu’il était malade…», a confié un proche de DSK aux journalistes du «JDD». «Il se ronge les ongles au sang, dévore jusqu’à la peau de ses doigts, et passe ses journées à ne rien faire, incapable, dit-il, de se concentrer sur un livre, refusant d’ouvrir la télé ou de lire les journaux… Seules les équations de maths le calment, mais son emploi du temps est vide.».

Lundi matin, sur Europe 1, l’ancien Premier ministre Michel Rocard a surenchéri, lui qui avait été le premier à déclarer que son ami était un malade. «J'ai été le premier à le dire mais tout le monde le pensait», a-t-il expliqué. Et si cette déclaration lui a valu des «difficultés avec des amis», «il fallait bien assainir ce problème». «Dominique est l'un de mes amis, il vit une histoire assez épouvantable qui le détruit lui-même, moi ça m'attriste et je regrette que la prise de conscience ait fait mal. Mais il fallait bien prendre conscience», a-t-il ajouté. De quoi souffre réellement DSK ? D’une dépression ? D’obsession sexuelle ? Personne n’ose mettre les mots sur le mal dont souffre l’ancien chouchou des sondeurs en vue de l’élection présidentielle de 2012. Aux Etats-Unis, il existe bien des cliniques de désintoxication d’un genre particulier, fréquentées par des stars hollywoodiennes, comme David Duchovny, Tiger Woods ou Michael Douglas, le plus souvent quand elles se retrouvent en pleine crise conjugale, mais ce business de l’addiction tendance New Age n’a pas exporté son modèle en France, pays moins puritain.

Les avocats de
Nafissatou Diallo à l’affût

Pour l’entourage de l’ancien ministre, l’heure est à la sinistrose. Depuis l’éclaircie de la fin du mois d’août, et l’abandon des poursuites au pénal prononcées par le juge Michael Obus, à la demande du procureur Cyrus Vance, les nuages noirs s’accumulent au-dessus du Socialiste et l’orage se rapproche, avec une possible convocation – en qualité de témoin ? - par les juges d’instruction en charge du dossier de l’affaire du Carlton. Pour l’ex-juge Eva Joly, qui a par le passé instruit le dossier de l’affaire ELF, Dominique Strauss-Kahn pourrait être mis en examen pour «recel d'abus de biens», même si elle a refusé de se prononcer sur le fond, faute d’avoir vu le dossier en question. De New York, Kenneth Thompson et Douglas Wigdor, les deux avocats de Nafissatou Diallo, observent les dernières évolutions.

Ils ont bien sûr accueilli favorablement la caractérisation d’agression sexuelle du parquet de Paris, dans le cadre de la plainte déposée pour tentative de viol par Tristane Banon. «Cette affaire du Carlton ne fait que renforcer ce que nous savions déjà devoir être la vérité. A savoir que Dominique Strauss-Kahn considère véritablement les femmes comme des objets et qu'il a de nombreuses explications à fournir (…)», apprécie ainsi Douglas Wigdor, dans les colonnes du «Parisien». Des «preuves pertinentes» seront utilisées contre DSK pour le tenir «comptable et responsable». «Bon nombre d'autres femmes (...) nous ont raconté leurs rapports sexuels avec cet homme», menace-t-il, évasif. Rappelons qu’une plainte au civil a été déposée le 8 août par la femme de chambre guinéenne contre l’attaque «sadique et violente» dont elle aurait été la victime. «Elle a toujours considéré que cet homme qu’elle ne connaissait pas avant, était une bête brutal. Et nous savons aujourd’hui qu’elle n’est pas sa seule victime», explique encore le conseil de Nafissatou Diallo.
(Source: parismatch.com)

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