Revue de la presse guinéenne

« Resco Camara met Alpha Condé en danger » Assure Le Populaire

« Alpha Condé reçoit les leaders politiques » : c’est le titre phare que nous propose cette semaine La Lance à sa grande Une pour marquer le début de la réconciliation nationale. L’hebdomadaire écrit: « le président de la république a reçu les leaders politiques au palais Sékhoutoureya pour un dialogue politique autour des prochaines élections législatives et de la fin de la transition. Le chef de l’Etat a proposé la mise en place d’un comité ad hoc pour plancher sur le processus qui doit mener à des élections législatives acceptées de tous ». Le journal rappelle que les leaders politiques de l’opposition et ceux de la mouvance suivi de Jean-marie Doré sont sortis affichant un sourire avant que l’ancien premier ministre de la transition ne déclare : « les guinéens ont attendu depuis longtemps que s’amorce le dialogue entre les partis politiques agrées légalement et le chef de l’Etat. Certains ont cru d’autres par contre ont douté. Le Président a dit que tous les problèmes qui se posent à la nation guinéenne aussi bien sur le plan institutionnel que sur le plan économique, il parlera toujours avec les partis politiques ». La lance rapporte également que les leaders de politiques ont rapporté l’engagement et l’ouverture du président à dialoguer et à discuter sur des questions d’intérêt national. Cellou Dalein, Sidya Touré, Jean-Marie Doré, Kassory Fofana, Mamady Diawara ont tous salué l’initiative du président. Cependant, Cellou Dalein est exprimé son scepticisme en demandant au-delà de la parole, que le président fasse des actes. De son côté, Sidya Touré relate que « le Pr Alpha Condé ne les a pas écoutés sur des questions essentielles relatives à ces élections, mais il nous a exprimé sa volonté de discuter dorénavant avec nous pour aller de l’avant ». Mamadi Diawara explique La Lance salue pour sa part, l’humilité du président de la république. Selon les propos rapportés par le journal, Mamadi Daiwara a dit que le Chef de l’Etat leur a expliqué qu’il assume « toutes les fautes commises par l’armée guinéenne ». Moussa Solano, rapporte que la rencontre a été extraordinaire. La Lance se demande enfin si le comité qui sera mis en place rencontrera-t-il les partis exclus à savoir le PEDN de Lansana Kouyaté et les NFD de Mouctar Diallo et est-ce qu’il saura garder son indépendance vis-à-vis du pouvoir ?
L’Indépendant se demande de son côté, si c’est enfin le vrai départ ? Pour cet hebdomadaire : « En Guinée, les dialogues entre le pouvoir et l’opposition se suivent et se ressemblent. C’est le constat que l’on peut aisément faire depuis l’élection de l’opposant historique. Il a du mal à prendre langue avec son opposition menée par son malheureux adversaire à l’élection présidentielle d’octobre 2010, Cellou Dalein Diallo ».

Dialogue politique toujours, l’ADP a reçu l’envoyé de la CEDEAO. A la tête d’une forte délégation, Edem Kodjo, l’envoyé spécial de la CEDEAO a été reçu à l’ADP le 11 novembre dernier pour recueillir l’avis de cette alliance politique sur la situation sociopolitique actuelle de la Guinée raconte L’Indépendant. Les deux parties ont parlé, selon ce journal, de la rupture de dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition, la restructuration de la Ceni, de la révision du fichier électoral et les préalables de l’ADP et du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition notamment la libération sans conditions des manifestants arrêtés le 27 Septembre et le gel des activités de la Ceni en attendant un consensus autour de cette institution. Aboubacar Sylla de l’Union des forces du changement dira, après cette rencontre selon L’Indépendant : « Je suis heureux de constater que la Cedeao continue de s’intéresser à l’évolution du processus électoral en Guinée. Avant de rappeler le rôle joué par cette organisation ouest africaine au compte du groupe de contact sur la Guinée lors de la transition militaire ».

« Affraire Cmt Resco- Me Frédéric Foromou Loua : Les avocats battent le pavé » titre La LAnce. Pour ce médium cette marche des avocats vise à montrer à l’opinion nationale et internationale « qu’ils ont ras le bol des agissements du CMt Resco Camara, le gouverneur de la ville de Conakry ». « Celui-ci cite le journal, a fait récemment séquestrer Me Foromou Loua et deux autres avocats à la maison centrale ». L’hebdomadaire décrit la marche qui s’est déroulée sans pancarte ni slogans en bravant rapporte La Lance la lettre de Mme Bangoura Makhady Camara, présidente de la délégation spéciale de Kaloum demandant de reporter la marche à cause de la précarité de cette période. A la rencontre avec Alhassane Condé, les avocats, rapportent, qu’il lui ont exprimé leurs préoccupations suite à la persistance des arrestations des avocats et des violations exercées sur eux par les autorités qui doivent les protéger.
« Resco Camara met Alpha Condé en danger », titre pour sa part, Le Populaire qui relate que « cette semaine est la semaine de tous les dangers pour le régime du président Alpha Condé. Son hystérique gouverneur de Conakry, l’homme qui fait la honte de l’Etat de droit en reconstruction entre en prise avec les avocats » écrit le journal. Qui ajoute que « le secteur de la justice est bloqué suite au boycott des audiences par les avocats ».
Le Populaire revient aussi sur la mésentente qui prévaut au sein du bureau exécutif de l’UFDG entre Dr SAliou Bella et son mentor Cellou Dalein Diallo. Selon cet hebdo, il y a un « divorce programmé » en perspective. Le Populaire écrit « Dr Saliou Bella ne sera pas l’agneau de sacrifice. Entre Saliou Bella et lui, c’est fini ou presque ». Ce journal revient sur l’échec de réconciliation entre les deux à Labé à l’occasion de la tournée de Cellou Dalein en moyenne guinée. Désormais écrit le journal : « Dr SAliou Bella empruntera le chemin qu’il voudra, advienne que pourra ».
Guinée : La torture fait loi, c’est le titre d’un rapport des organisations de défense des droits de l’homme publié à Conakry le 9 novembre par ACAT-France, MDT, OGDH et l’AVIPA. Selon La Lance, dans ce rapport de 52 pages, les auteurs expliquent comment les prisonniers sont traités dans les principales prisons du pays. Pour l’hebdo, qui cite Bousin Clément de l’ACAT-France, « depuis 2006, il n’y a eu aucun rapport sur la torture en Guinée. Il était important pour ce pays après des années de trêve, qu’un rapport du genre soit à la disposition des uns et des autres pour qu’on sache réellement ce qui se passe dans les prisons nationales ». Le Journal rapporte que M. Clément souhaite que le gouvernement mette cela dans le code pénal et demande sa véritable collaboration.
L’hebdomadaire économique titre à sa grande Une : Quand la France et l’Amérique ferment le robinet, Alpha Condé débarque en Asie. Où trouver de l’argent ? s’est interrogé Eco-vision. Qui affirme que : « les relations entre la Guinée et les occidentaux ne sont pas au beau fixe. Primo. La France, autrefois premier partenaire bilatéral du pays, est en passe d’être déclassée par la Chine, qui décroche tous les gros contrats. Secundo. De son voyage parisien, Alpha Condé n’est revenu qu’avec une modique somme de 5 millions d’euros. Tertio. Son safari au pays de l’Oncle Sam n’a pas non plus été avantageux. Quarto. L’Union européenne, le FMI et la Banque mondiale posent des conditions avant de délier le cordon de leur bourse. Problème pour M. Condé : où trouver de l’argent ? ».
Eco-vision écrit :« c'est comme si les occidentaux se montrent plutôt méticuleux, voire tatillons aux yeux du président guinéen, qui essaie de diversifier les partenaires dans l’optique d’échapper aux diktats de relations exclusives. Car, poursuit-il, au mois de mars dernier, Alpha Condé a choisi sa première destination en France mais les bénéfices de ce voyage ont plutôt été en deçà de ce qu’on pouvait en espérer ». Il n’en était revenu explique nos confrères d’Eco-vision, qu’avec cinq millions d’euros donnés par l’Agence française de développement (AFD). « Tandis que du côté de l’Union européenne, de la Banque Mondiale ou du Fonds monétaire international (FMI), on subordonne les décaissements à des avancées démocratiques, et à une certaine discipline budgétaire. Or, il se trouve que ces exigences sont encore loin d’être satisfaites. Pour cela, l’hebdomadaire économique indique « le continent asiatique s’offre alors comme une alternative bien indiquée » a conclu le journal.

Mohamed Sylla
Lejourguinee

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