Quel avenir pour le dialogue Politique en Guinée ?

Le dialogue politique tant espéré par tous les citoyens Guinéens a du plomb dans l’aile et
va tout droit à coup sûr dans le mur.

En effet il n’y a jamais eu de volonté de dialogue de la part du gouvernement qui ne
s’agite dans ce cadre que sous la pression internationale.

Il donne l’impression de vouloir dialoguer, mais ne pose aucun geste responsable, franc,
honnête et sincère allant dans ce sens.

On se ment à soi-même et on se trompe soi-même.

Au lieu de s’attaquer à l’essentiel, on se met à créer des Partis Politiques et des Alliances
de toutes natures qui ne reposent sur rien de sérieux.

On passe son temps à user et à abuser de termes comme « INCLUSIF », « EXCLUSIF »
qui n’ont plus aucun sens en Guinée.

Ceux-là mêmes qui s’étaient spécialisés hier dans le faux et la tromperie sous Lansana
Conté, sont encore bien présents dans l’entourage du Président Alpha condé et
continuent de le tromper comme ils l’ont toujours fait avec ses prédécesseurs.

Nous redisons au Président Alpha Condé qu’on ne peut faire du neuf avec du vieux, il
doit impérativement changer son fusil d’épaule s’il veut réussir et aller dans le sens du
changement voulu par le peuple de Guinée.

Les amis d’un homme ne sont pas nécessairement ceux qui lui disent toujours rien
que ce qu’il veut entendre et inversement, les ennemis d’un homme ne sont pas
nécessairement ceux qui le critiquent régulièrement.

Nous entendons et souhaitons que Alpha Condé réussisse son mandat parce que son
échec sur 5 ans se traduirait par un retard minimum de 10 à 20 ans pour le pays.

Faut-il rappeler que c’est l'ADP et le COLLECTIF qui réclamaient depuis le départ un
dialogue avec le gouvernement.

Les questions essentielles à débattre portaient sur les points suivants :

- la restructuration de la CENI,

- la révision du fichier électoral,

- son audit et sa cogestion avec l'opposition,

- la question des conseillers communaux dissous

- l'accès des partis politiques et surtout ceux de l'opposition aux médias publics

- le réexamen de tous les actes posés par la CENI depuis le mois de Mai 2011, actes
considérés d’unilatéral et d’illégal

Qu’est-ce qu’on gagne à perdre du temps avec des notions de mouvance présidentielle,
d’opposition dure ou d’opposition molle, de groupe centriste, de radicaux, de non-violents et
que sais-je encore ?
Faudrait-il encore le rappeler si besoin en était que l’objectif de ce dialogue n’est rien d’autre que de définir les contours nécessaires à l’organisation d’une élection législative libre et
transparente dont les résultats seraient acceptés de tous.

Nous nous devons de dire la vérité à Alpha en lui faisant comprendre que son Parti, le RPG
ne représente pas plus de 18% de l’électorat guinéen et que ceux qui lui font miroiter des
résultats de 80% lui mentent de façon irresponsable et éhontée.

Les 18% de l’électorat du RPG peuvent faire alliance avec d’autres partis politiques
responsables du pays pour mener à bien un projet qu’ils auraient établi d’un commun accord.

A propos de projet justement, je voudrai rappeler à ceux qui en seraient dépourvus, que
celui de la NGR de Monsieur Ibrahima Abé Sylla reste toujours disponible et d’actualité car
s’articulant sur les points suivants :

1) L’éducation et la formation professionnelle des jeunes
2) La santé
3) L’habitat
4) Les grandes infrastructures (routes, ports, aéroports …)
5) Les télécommunications
6) L’énergie
7) Les mines
8) L’agriculture
9) Le tourisme
10) La justice
11) La sécurité
12) La bonne gouvernance

Un tel projet ferait facilement l’unanimité pour constituer le socle de cette nouvelle démarche
politique qui fédérerait tout le monde dans le cadre de la reconstruction de la nation guinéenne
si mise à mal ces derniers temps par l’exacerbation de l’ethnocentrisme et de l’intolérance.

Il faut reconnaître que même si c’est de façon timide, décousue et désordonnée, l’actuel
gouvernement a posé quelques actes dans les domaines de l’agriculture, des mines et dans
celui de la bonne gouvernance.

L’association de tous les fils du pays (sans exception aucune) à la réalisation d’un si
gigantesque chantier permettrait à la Guinée de rentrer très rapidement dans ce petit monde
fermé des pays qui inspirent encore confiance à la communauté internationale.

J’en appelle donc à toutes les bonnes volontés du monde politique guinéen pour jouer la
carte de la vérité, de la franchise, de l’honnêteté, de la sagesse et de la transparence pour
définitivement arrêter de prendre le Guinéen en otage et pour faire l’année 2012, l’année du
nouveau départ tant attendu des Guinéens.

Bonne et Heureuse Année 2012 à tous et vive la Guinée

David CAMARA
Secrétaire Général de la NGR

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