Ce qu'Alpha Condé pourrait faire en 2012 pour enfin lancer le pays sur de bons rails

Dans mes précédents textes, qui ne font que coller aux discours du PRG, je ne fais qu'interpréter ou contester ce qu'il dit, en vue de montrer que seuls les actes – et non les simples déclarations d'intention ‒ comptent. Chacun est libre d'argumenter pour montrer que je m'égare. Malheureusement, je ne trouve pas parmi ses soutiens, celles et ceux qui sont capables d'une rhétorique autre, que des jugements de valeurs, ou des insultes personnelles.

Aujourd'hui il s'agit d'un autre exercice, moins critique, non destiné toutefois à faire écho à la propagande officielle, mais plutôt à aider le gouvernement (pour autant qu'il ne soit pas imbu de certitudes), en vue d'essayer de faire d'un premier mandat une réussite.

Ce ne sont que quelques conseils à l'attention du PRG, qui a montré qu'il se perdait dans les nombreuses difficultés. Il n'est pas Premier Ministre pour régler les problèmes quotidiens, mais doit prendre de la hauteur sur tout, n'étant là que pour arbitrer dans le choix des décisions et des hommes.

Ses priorités pour 2012 devraient tourner autour des deux domaines prioritaires, politique d'une part, qui a fait l'objet d'un texte antérieur, et économique d'autre part, qui constitue le texte d'aujourd'hui.

Sur le plan économique, j'évoquerai la politique économique du gouvernement, et notamment dans le secteur minier, tout en indiquant quelques pistes de travail. J'aborderai ensuite la mise en œuvre de ce qui devrait être les deux secteurs prioritaires pour créer de la richesse (énergie et agriculture), tout en évoquant la réforme parallèle des forces de sécurité, pour réduire le train de vie de l'État. Il sera alors tentant d'indiquer des méthodes pour parvenir à trouver des terrains d'entente entre tous les Guinéens pour le futur, à savoir faire de la prospective (réfléchir avec tous sur la façon de régler nos problèmes), tout en indiquant certaines réflexions sur le secteur des entreprises publiques.

La politique actuelle du gouvernement

Au lieu de se focaliser sur la réduction de la pauvreté, pourquoi le pouvoir ne privilégierait-il pas la création des richesses (faire les deux n'est pas antinomique) ?

L'atteinte du point d’achèvement est certes un objectif prioritaire pour la Guinée (on rappelle que cela permettra d'annuler près de 2,5 milliards de $ de dettes), mais cela ne permet pas de bénéficier de financements supplémentaires de la part des partenaires bilatéraux et/ou multilatéraux, mais simplement une réaffectation des ressources consacrées au paiement des échéances, notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Des possibilités supplémentaires dans ces deux secteurs, permettra de concentrer l'essentiel sur les secteurs productifs (voir ci-après). Par conséquent, pour que cette annulation puisse avoir des effets immédiats et réduire la pauvreté, il faudrait que le montant des échéances que la Guinée est actuellement capable de rembourser soit « significatif ».

A priori, la Guinée débloque environ 15 millions de $/mois pour le service de la dette. Ce montant est-il « significatif » pour produire des effets immédiats sur le quotidien de la population guinéenne estimée à environ 10 millions ?

Pour ma part, j'estime qu’en plus de cet allégement, seule la mise sur pied d’une Vision de développement adaptée à l’environnement et aux réalités du pays, permettant de créer de la richesse, et donc des revenus conséquents, permettra de réduire significativement la pauvreté. Cela nécessite notamment l’amélioration du climat des affaires (sécurité physique, sécurité juridique) qui encouragera l’investissement aussi bien national (souvent oublié) qu’étranger et engendrera un transfert des technologies (à imposer dans les contrats internationaux), la création d’entreprises rentables et, en bout de ligne, des emplois qui auront des effets immédiats sur la situation sociale des populations guinéennes. Et je suis convaincu que l’existence d’une telle Vision est conditionnée par l’existence d’un leadership patriote, compétent et visionnaire dans tous les secteurs de la vie nationale.

Quel est le programme actuel en la matière ? On a l'impression que le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) du FMI, constitue le seul fil conducteur de la politique économique (financière devrait-on dire) de ce régime. Le Ministère de l'Économie et des Finances doit aussi faire de l'économie pour préparer l'avenir (voir ultérieurement) et pas seulement gérer les finances avec :
. un taux d'inflation élevé qui permet de rembourser ses dettes intérieures à moindre coût, mais au détriment du pouvoir d'achat de la population,
. un taux de change baissé artificiellement grâce au monopole de la BCRG (un seul marché des changes), et la cagnotte de Rio Tinto qui permet une offre de devises supérieure à la demande,
. la réduction du déficit plus incantatoire que réelle.

Le secteur minier

La Guinée a obtenu 700 millions de $ ce qui compense l'absence de paiements par le passé de Rio Tinto en Guinée, mais l'entreprise n'a pas fait ce geste par philanthropie, ce qui compromet quelques recettes pour l'avenir. Le gouvernement voudrait essayer de rééditer « l'exploit » avec l'entreprise Valé (voire Rusal ?) qui s'est entendue avec BSRG, sans que celui-ci en tire des bénéfices. Au lieu d'essayer d'obtenir quelque chose d'une entreprise qui a respecté le droit, les autorités devraient associer aux négociations tous les patriotes susceptibles de les éclairer sur les techniques financières. Tout le monde a entendu parler des produits dérivés (à l'origine de la crise financière) où le papier compte davantage que le produit lui-même. Concrètement, la Guinée possède des mines de fer, mais le droit d'exploiter la mine (du simple papier) a une valeur supérieure. Au lieu de se retrouver le bec dans l'eau ou de ne jouer que les rentiers, ce régime devrait s'ouvrir à la société civile, ce qui suppose de ne pas négocier en toute opacité des contrats internationaux, où de petits fonctionnaires essaient de trouver leur intérêt personnel, y compris en bradant l'intérêt national. On a vu que le Code minier devait être revu, que le contrat avec Rio Tinto hypothéquait des recettes futures, que les multinationales s'entendaient entre elles sur le dos de la Guinée, que certaines solutions choisies n'étaient pas les plus rationnelles. A Alpha Condé qui prône le changement de montrer qu'il a compris le message.Obtenir 15% à titre gratuit par exemple est une excellente chose, mais cela implique des obligations. Vouloir passer à 35% peut être une bonne idée à deux conditions, avoir les moyens financiers de cette politique (ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui), et éviter de confier la gestion à d'autres (les multinationales), qui vont inévitablement nous entrainer dans des dépenses que nous ne pourrons suivre.

Il vaut mieux aller doucement, mais sûrement, que vite et faire n'importe quoi. Si on interroge des investisseurs internationaux, ceux-là réduiront la Guinée à un pays producteur de bauxite (accessoirement de fer). Il est donc nécessaire de créer une filière verticale bauxite / alumine / aluminium, et ce au plus haut niveau, puisque que nous le voulions ou non, c'est notre futur incontournable. Autrement dit, si nous sommes assis sur une montagne de bauxite, nous devons en faire de l'or.

Les priorités de tout gouvernement en Guinée

Le chômage des jeunes apparaît comme l'un des facteurs les plus évidents des troubles sociopolitiques (voir les révolutions arabes). Or les gouvernements ne sont pas les mieux placés pour créer directement des emplois, empêtrés qu'ils sont avec une fonction publique pléthorique. Promettre des emplois dans celle-ci est donc irresponsable. La solution consiste plutôt dans la création d'un environnement favorable à l'entrepreneuriat.

En premier lieu, le pouvoir peut simplifier et moderniser les modes de délivrance des divers documents, le système d'impôts et la réglementation, bref supprimer un maximum de procédures (et raccourcir les délais) et de paperasseries (destinées souvent à justifier la présence de fonctionnaires). Ce n'est pas une coïncidence si les pays qui ont accompli ces réformes (Rwanda par exemple) ont attiré les investissements. Il paraît que cela a été fait en Guinée !!!

Quelque 60% de la population guinéenne a moins de 25 ans, ce qui doit constituer une chance, plus qu'un fardeau, à condition de canaliser cette énergie en main d'œuvre efficace et productive (ce doit être le premier objectif). Pour ce faire, il faut faciliter l'accès à l'information (ne pas raconter d'histoires aux jeunes plus prompts à vérifier les informations) et à l'éducation (enseignement professionnel notamment axé sur les besoins du marché local), ultérieurement à la technologie et au capital (on ne peut pas tout faire en même temps). Il est donc nécessaire d'inventorier (en principe cela devrait déjà être fait) les domaines d'activités existants et évaluer leurs perspectives d'évolution. L'État pourrait assister (y compris éventuellement sur le plan financier) des secteurs dynamiques, même du secteur informel, à charge pour ces derniers, d'embaucher des jeunes formés pour l'occasion, et d'intégrer progressivement le secteur formel. Il faut faire un choix entre la création d'emplois privés, notamment pour les jeunes, ou « l'engraissement » de la fonction publique.

Enfin, il faut faire oublier (ce qui sera le plus difficile), l'annulation par décret d'un bail et d'un contrat international, sans passer par la justice, sachant que la confiance est le facteur le plus important pour investir.

Sur le plan pratique : trop de chantiers à la fois

Il faut faire des routes pour désenclaver les régions agricoles, favoriser la croissance, l’agriculture pour atteindre une production élevée pouvant être exportée, l’éducation pour lutter contre l’analphabétisme et accroître les compétences dans plusieurs domaines, et la santé pour maintenir la main-d’œuvre en état d’être productive. Mais tout cela a un coût, et on ne peut tout faire en même temps. Il faut donc hiérarchiser ses priorités et s'y tenir ensuite, en raisonnant sur le long terme.

Il aurait été plus pertinent et plus efficace de ne retenir que deux chantiers ou trois sur la dizaine annoncée (agriculture, infrastructures, éducation, santé, eau, électricité, réforme de l'armée, réforme de la fonction publique et emploi). On sait que les infrastructures sont le chantier le plus visible (d'où la tentation pour tout gouvernement), mais elles coûtent davantage qu'elles ne rapportent. En premier lieu, il faut investir dans des activités utiles, et qui rapporteront, de sorte qu'elles pourront ensuite financer les autres secteurs.

L'énergie (hydraulique notamment) permet de résoudre trois problèmes à la fois :
. cela permettra de résoudre la production d'électricité (ne pas négliger la distribution et la commercialisation plus problématiques),
. mais en même temps de rationnaliser l'eau (avec les retenues d'eau ou barrages, qu'on pourra utiliser parallèlement pour l'irrigation de l'agriculture),
. et générer des recettes avec l'exportation d'énergie dans les pays alentours.

La Guinée est un pays qui renferme un grand potentiel hydroélectrique non exploité. Le choix d'investir dans un secteur non rentable immédiatement, et dont les résultats ne seront pas visibles dans les deux ans qui viennent (voire 5 à 6 ans pour le pays) devrait être discuté avec l'opposition, car l'associer à un investissement de moyen terme permettrait d'avancer ensemble, sans essuyer de critiques qui ne manqueraient pas d'exister si on la négligeait. Il arrive aux politiciens de par le monde, de critiquer des actions qu'ils feraient pourtant eux-mêmes, s'ils étaient en situation de gouverner, tout simplement parce qu'ils n'ont pas été associés aux décisions qui engagent le pays. On a du mal à comprendre pourquoi ce gouvernement investit par ailleurs dans des centrales thermiques, de plus en plus rares dans les pays développés (pour des raisons économiques, car elles nécessitent des matières premières comme le fuel ou le charbon, mais aussi écologiques), en sacrifiant des ressources financières pour résoudre certains problèmes en urgence (permettre aux Conakrykas ‒ mais et les autres régions ? ‒ d'assister aux retransmissions de la Guinée qualifiée à la CAN le mois prochain), voire installer une petite centrale (non proportionnée aux besoins) dans chaque région. Alpha Condé prétendait pourtant éviter les solutions bâclées (faisait-il allusion à Sidya Touré ?), qui ne durent que le temps d’une campagne électorale. Il ajoutait que l'aléatoire et le bricolage peuvent être pires que le manque. C'est sûr, une fois que les centrales hydroélectriques verront le jour (c'est obligatoire), que deviendront ces installations ?

L'agriculture constitue le deuxième pilier, et les retours sont plus immédiats, pour autant qu'on sache y investir. En effet, présenter l'envoi de tracteurs comme un investissement, alors d'une part qu'il s'agit d'un don, et que d'autre part ce n'est pas la priorité des agriculteurs, davantage préoccupés par les problèmes de stockage des produits agricoles (d'où l'intérêt de régler les problèmes énergétiques) n'est pas pertinent. Non seulement le secteur agricole génère également des recettes, d'ailleurs plus diversifiées et touchant davantage de personnes, mais il est source de créations d'emplois, ce qui suppose néanmoins en amont de régler le problème foncier.

Le troisième chantier, sur le plan économique, consiste en la réforme des forces de sécurité. Contrairement à la création de richesses des deux domaines précédents, il s'agit ici de réduire le train de vie de l'État. Je ne reviens pas sur l'intérêt politique et psychologique d'une telle mesure. J'en ai longuement parlé par le passé, et tout civil, non lié économiquement à des militaires, la comprend aisément.

Lors du premier budget, les dépenses liées à l'armée atteignaient 30% des dépenses. On nous a présenté les salaires de la fonction publique comme représentant également 30% des dépenses budgétaires, mais sans préciser si le salaire des militaires (qui font partie de la fonction publique) en faisait partie ou pas. C'est une manière habile de camoufler éventuellement le fait que dans ce cas de figure, ce n'est plus 30 mais quasiment 50% qui seraient consommés par les forces de sécurité. Autrement dit, les forces de sécurité (environ 50 000 personnes sur les 10 millions de Guinéens), qui ne représentent donc que 0,5% de la population, consomment à elles seules 30 à 50% du budget national. La priorité consiste donc à réduire drastiquement cette hémorragie scandaleuse, parce que d'un point de vue économique les militaires sont improductifs, c'est-à-dire ne génèrent que des dépenses (et on voit combien) sans apport pour la population. Je terminerai en rappelant que depuis 1958, l'armée guinéenne n'a quasiment jamais eu à défendre le territoire national, si l'on excepte la période du début des années 2000. Le rapport qualité prix est donc inexistant, d'autant que ce sont les États-Unis qui ont financé l'armée guinéenne à l'époque, cependant que les dépenses budgétaires consacrées à l'armée, ont augmenté parallèlement. Lorsque les incidents ont cessé aux frontières, ces dépenses n'ont pas été réduites pour autant, ce qui explique leur part extravagante. Les militaires, qui appellent souvent au patriotisme, seraient bien inspirés de montrer l'exemple. Le scandale provient également du fait des nombreuses exactions et meurtres (voire assassinats) des forces de sécurité contre les civils, alors que ce sont ces derniers qui les financent pourtant. Concrètement, le budget devra être réduit (les pensions pèsent moins que les traitements), les investissements gelés (ils ont été conséquents de sorte qu'une pause peut être entamée) et les frais y afférents diminués (dépenses de carburant, frais de mission...).

Voilà rapidement brossés les trois chantiers qui, s'ils étaient menés à bien, permettraient de réconcilier les Guinéens avec leurs dirigeants. Ils supposent de concentrer l'essentiel des ressources d'investissement dans ces seuls secteurs, le temps de les mener à bien.

Alpha Condé devrait comprendre qu'en matière de management, lorsque les résultats sont là, personne ne se préoccupe de savoir qui en est concrètement responsable (quand bien même ce serait l'opposition), attribuant de fait la réussite au PRG, en haut de la pyramide. A l'inverse tout échec lui sera imputé, en vertu du principe que tout responsable subalterne, a été nommé par le PRG. C'est la raison pour laquelle, il faut essayer d'associer le plus grand nombre possible de citoyens à la définition des objectifs du pays. Chacun de nous est appelé à participer au redressement, à sa mesure, à sa place et avec ses moyens, pour que demain l'espoir renaisse.


Faire de la prospective

Commençons donc par penser au long terme, car quand l'urgence s'impose, il est déjà trop tard. Les meilleures idées ne sont pas celles que l'on a, ni même celles que l'on donne, mais celles que l'on suscite. Or sur la plupart des grandes questions que l'on se pose à propos de la Guinée, les diagnostics sont connus depuis longtemps, seul le mode d'emploi pour passer aux idées aux actes, fait défaut. Comment mettre en œuvre les réformes qui s'imposent sans susciter des levées de boucliers ?

Pour le pouvoir, la question la plus difficile généralement n'est pas de savoir que faire (et encore !!!), mais comment le faire ? La méthode est essentielle : il faut changer de gouvernance, et agir par le bas, par la concertation, plutôt que par le haut par décret unilatéral. Aucune réforme ne peut se faire sans l'adhésion de ceux qui sont concernés. Car les Guinéens sont adultes, et ne veulent plus être traités comme des enfants (analphabètes ne signifie pas inintelligents). Ils sont partagés entre le désir de ne pas savoir (contrairement à nous), de ne pas subir, de ne rien changer à leurs habitudes (sauf pour évoluer favorablement), de continuer la fuite en avant (vivre à crédit, même par gouvernement interposé), mais aussi par le désir qu'on leur dise la vérité sur les changements qui s'imposent.

Le gouvernement pourrait susciter ‒ à défaut de relancer ‒, l'existence de corps intermédiaires (syndicats, Conseil économique et social, associations représentatives, ONG), mais surtout pas les coordinations régionales (trop centrées sur leurs régions), en sus de l'opposition politique, structures à qui l'on demandera de ne pas se limiter à la défense de leurs intérêts catégoriels, mais de prendre de la hauteur de vue, en ayant l'intérêt général comme objectif.

Raviver le Conseil économique et social par exemple, permettrait d'intégrer des professionnels, même analphabètes, afin de réfléchir aux développements possibles de l'économie guinéenne. Il faut y inclure des spécialistes des mines, car qu'on le veuille ou non, que cela plaise ou non, la Guinée est obligatoirement liée à la bauxite. Il faut donc maîtriser cette filière de A à Z, ce qui signifie posséder des spécialistes de l'alumine et de l'aluminium, et imposer en Guinée des industries à aller vers cette voie, nous-mêmes étant condamnés à tirer profit de ces ressources.


Un peu de nationalisme économique : les sociétés publiques ou parapubliques

En quoi la gestion de certaines sociétés confiées à des étrangers (le port à Bolloré, la Sotragui à la RATP, la téléphonie à France Télécom par exemple), fera t-elle avancer le pays ?

Au niveau de la gestion, on ne voit pas en quoi certains Guinéens (mais a-t-on cherché ?) seraient incapables de donner satisfaction. Sogetrag et Soguitrans par exemple, les anciennes entreprises de transport collectif, étaient aussi avec des partenaires occidentaux, ce qui n'a pas empêché leur faillite. En quoi la Sotragui sera-t-elle différente ?

S'il s'agit d'investissements, il faut éviter de confondre des hommes d'affaires créés de toutes pièces, à qui l'on confie une entreprise clés en mains (y compris avec le fonds de roulement), de sorte que ces derniers les considèrent comme un don (ou une bénédiction), sans se soucier de sa pérennité (puisqu'il aura à « rembourser » ses bienfaiteurs). A l'inverse, un vrai investisseur, qu'il soit étranger ou Guinéen, qui engage son propre patrimoine, sera responsabilisé dans la gestion de ses avoirs.

Et même si on choisit des contrats de concession de 25 ans (ce qui n'est pas le cas pour tous les exemples précités), qu'est ce qui empêche l'État d'exiger des formations pour des cadres guinéens ? D’exiger des transferts de technologie ? Car quid de la suite ?

En définitive, tout bon gestionnaire doit essayer de créer des richesses pour augmenter ses recettes (emprunter ou tendre la main ne sont pas des solutions), et de diminuer ses dépenses. Pour ce faire, il faut investir les seuls secteurs susceptibles d'y parvenir, en nous obligeant à travailler (être rentier rend paresseux), ce que la société guinéenne, les jeunes en particulier, aspire à faire. Il faut obliger ceux qui ont beaucoup reçu, à partager. J'ai cru naïvement que le nouveau PRG rassemblerait tous les civils, tous partis confondus, pour contraindre éventuellement ceux qui absorbent la moitié du budget à rentrer dans les casernes pour ne s'occuper que de ce à quoi ils sont faits. Tous les fonctionnaires (et les militaires en sont), s'ils veulent faire des affaires, doivent démissionner et se lancer dans la création d'entreprises. Si le PRG s'y attelle – en faisant de la pédagogie (ne se fait-il pas appeler professeur ?) -, il pourrait rassembler davantage, mais seuls les actes comptent.


Gandhi
Citoyen guinéen


« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace ». (Robespierre, Discours sur la liberté de la presse, Mai 1791).





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