Revue de la presse : A la Une, la restructuration de la ceni, la journée ville morte… Par Mohamed Sylla

Bataille autour de la restructuration de la Ceni : qui du pouvoir ou de l’opposition aura le dernier mot ? se demande L’Indépendant à sa Une.

Pour ce journal, « Louceny Camara et son équipe sont pressés de reprendre leurs activités, ce après plusieurs reports, à la demande du comité de facilitation…Cette fois, rien ne viendra freiner l’élan de l’institution dont le président s’est illustré par sa pugnacité et son entêtement à braver même les bonnes âmes, pour s’agripper à son fauteuil ». L’hebdomadaire rapporte que « l’impasse à la laquelle est entrain d’aboutir ce dialogue porte en partie sur le quiproquo portant sur la restructuration de la Ceni, les acteurs ayant des divergences de vue à propos du modèle à adopter par rapport à la refonte de la Ceni ». La mouvance ne voit pas d’un bon œil les souhaits de l’opposition de voir la Ceni débarrasser de ces brebis galeuses, dont Louceny Camara, considéré comme un pion du pouvoir révèle le journal. Qui ajoute « face à cette situation qui frise la confusion, l’adp et le collectif » ont annoncé leur position vu que le dialogue est entrain de flancher.

Selon L’Observateur, le FDP de Badikho demande le départ des commissaires décriés à la Ceni. Pour ce regroupement politique, les élections présidentielles de 2010 ont enregistré de nombreuses lacunes et anomalies qui ont gravement mis en cause la sincérité du vote, notamment les comportements partisans, les fraudes, la corruption effrénées et l’enrichissement illicite pesant sur certains commissaires. Il soutient que l’administration a pu changer à sa guise ses représentants alors que l’opposition non. Baadikko ajoute que la ceni arguant de son indépendance se comporte comme un organe au-dessus de la loi, n’ayant de comptes à rendre à personne. Le FDP demande l’annulation pure et simple du protocole d’entente signé entre la Ceni et le Matd, accord qui a délégué certains pouvoirs de la Ceni à ce département.

L’Indépendant rapporte que « deux opposants sont sous contrôle judiciaire ». Selon ce journal, Bano Sow du bureau exécutif de l’UFDG et Abdoulaye Manet, qui ont séjourné récemment à la prison centrale de Conakry ne seraient pas totalement libres de leur mouvement. Ils devraient se présenter à la justice deux à trois fois par semaine. L’hebdomadaire parle de « rapt inopiné » qui a suscité « la colère et l’indignation de l’opposition guinéenne…qui avait réclamé sa libération immédiate et sans conditions ». Pour le journal, les deux opposants sont soumis à un contrôle judiciaire qui leur permet pas de quitter le territoire national.

La Lance de son côté titre sur la journée ville de l’adp et du collectif : bien suivie dans l’ensemble ! s’exclame le journal. « Le 13 février, l’appel à la journée ville morte lancé par le collectif et l’adp a paralysé biens des activités tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. L’opposition a voulu ainsi marqué sa protestation contre les dérives du pouvoir du président Alpha Condé » rappelle l’hebdomadaire. Ajoutant ensuite que « le mot d’ordre de grève des opposants a été largement suivi en province notamment à Fria, Labé, Pita, Mamou, Gaoual, Koundara, Kankan, N’Zérékoré, maintes préfectures ». La Lance indique aussi qu’aucun incident majeur n’a été signalé. Le président de l’UFDG a remercié les militants et les sympathisants de l’opposition et tous les Guinéens avant de saluer « la neutralité des forces de l’ordre qui ont fait preuve d’esprit républicain ». La Lance a conclu « la journée du 13 février a été diversement appréciée. Pour le pouvoir, c’est un échec et l’opposition se frotte les mains ».

De retour au pays après une année passé à l’extérieur, le président de la NGR, Ibrahima Abé Sylla a dressé "un bilan mitigé" du pouvoir selon L’Observateur. Le leader de la NGR dit partager les mêmes avis revendications du collectif des partis de l’opposition ajoutant que la restructuration de la Ceni est nécessaire car elle ne reflète pas la réalité politique. Abé Sylla cité par l’hebdomadaire a affirmé que la plus grave erreur du régime d’Alpha Condé est de n’avoir pas organisé les législatives, six mois après son investiture.

L’Observateur revient aussi à la tempête et le sale temps qui s’abattent sur le Pedn de Lansana Kouyaté. Pour cet hebdomadaire, l’administration d’Alpha Condé au mépris de la constitution, s’est transformée en une machine de harcèlement, de chantage ou de trafic d’influence contre les citoyens qui ne se réclament pas du parti au pouvoir. Le Pedn de Lansana Kouyaté parle de préparation des fraudes et les contraintes psychologiques en vue des élections législatives. Pour le parti de l’ancien premier, les secrétaires fédéraux sont convoqués, intimidés par les préfets dans les localités où le Pedn a ses bases. Selon L’Observateur, « cette démarche jugée anti-démocratique visant à intimider et à nuire aux militants et responsables de l’opposition en général et au Pedn en particulier, confirme l’Etat de non droit qui se met progressivement en place dans notre pays et le besoin de vigilance de tous les citoyens épris de liberté en vue de préserver les acquis démocratiques ».

Le Nimba accorde pour sa part, une longue interview au leader de l’UFDG et titre à sa Une, les Griefs de Cellou contre le pouvoir. Dans cet entretien, elhadj Cellou Dalein dépeint la situation sociopolitique du pays, parle de sa rupture avec Dr Saliou Bella, du dialogue politique en cours au palais du peuple, des dérives du pouvoir et les violences subies par ses militants et justifie le pourquoi de l’appel de la journée ville morte lancée par le Collectif et l’adp sur sa propre demande, de l’inculpation de Tiégboro Camara par la justice guinéenne. Cellou Dalein affirme avoir « beaucoup de griefs contre M. Alpha Condé ».

Le Lynx est revenu sur les événements du 28 septembre 2009. L’inculpation de Tiégboro Camara a suscité moult discussions et continue d’alimenter les causeries à travers le pays. Pour le journal satirique, cet officier de l’armée guinéenne a été inculpé par le collège des magistrats. Ibou Béavogui, le porte-parole du ministère de la justice, cité par le journal rapporte qu’il y a une évolution au niveau de la justice guinéenne. L’hebdomadaire rapporte citation « Mamadou, le Baadikko de l’ufd et bien des responsables de l’opposition…se réjouissent de l’acte que vient de poser la justice guinéenne ». Il encourage à lutter contre l’impunité. Colonel Tiégboro souligne réfute l’accusation et dit ne pas se sentir coupable des faits qui lui sont reprochés. Le Lynx a rappelé les propos de Tiégboro au stade du 28 septembr : « celui qui crie sur moi ici, je lui rentre dedans. Je parle respectueusement avec le frère Sidya. Je ne permettrai pas des écarts de langage. Celui qui déconne, je l’embarque ».

Mohamed Sylla

lejourguinee
Mise à jour le Dimanche, 19 Février 2012 15:33

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