Legislatives en Guinee : L’opposition juge « fantaisiste » la date du 8 juillet

Deux importants partis d'opposition ont jugé "fantaisiste" et "non consensuelle" la date du 8 juillet pour les élections législatives en Guinée. Elle a été retenue et annoncée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

"Il est clair que la date n'est pas consensuelle. Cela contredit ce que le président Alpha Condé avait dit quand il a reçu les partis politiques, le 18 novembre", a déclaré, à l'Afp, Faya Millimouno, secrétaire général de la Nouvelle génération pour la République (Ngr). "Lorsque la Céni annonce des dates aussi fantaisistes ne tenant compte d'aucune condition pour une élection transparente, on est en train de conduire ce pays à des moments difficiles", a-t-il ajouté.

"C'est une fuite en avant de la Céni et du gouvernement", a jugé Sidya Touré, président de l'Union des forces républicaines (Ufr), qui a, également, jugé la date du 8 juillet "fantaisiste". "C'est une volonté de faire croire que c'est l'opposition qui ne veut pas aller aux élections", a-t-il dénoncé.

Plus tôt, jeudi, l'Union européenne (Ue) avait lancé un avertissement."S'il n'y pas d'élections démocratiques, l'Ue ne débloquera pas l'aide à la Guinée", a mis en garde Sean Doyle, chef de la division Afrique de l'ouest de l'Ue, lors d'un point de presse à l'issue d'une mission de travail de trois jours en Guinée. Six mois après l'installation du nouveau président élu en novembre 2010, Alpha Condé, des élections législatives devaient avoir lieu, mais elles ont été, sans cesse, reportées. Initialement prévues le 29 décembre 2011, elles ont été, depuis lors, repoussées sine die. Les dernières législatives remontent à juin 2002, à l'époque du régime du président Lansana Conté, décédé en décembre 2008, après 24 ans au pouvoir.

Un Conseil national de transition (Cnt) fait, actuellement, office de Parlement. Il a été mis en place début 2010, durant la transition militaire conduite par le général Sékouba Konaté. Ce dernier a cédé le pouvoir à Alpha Condé, à l'issue du second tour de la présidentielle de novembre 2010.

AFP

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