Huit ans après la mort du père fondateur de l’UPR, les guinéens se souviennent

14 mars 2005-14 mars 2012, voilà huit ans depuis que le fondateur de l’UPR nous a quitté. Mort dans un hôpital parisien, Siradiou Diallo, après des hommages dignes de ce nom marqués par un symposium, repose depuis le 26 mars 2004 au mausolée de Karamoko Alpha Mo Labé, dans le caveau des Grands.
Comme à l’accoutumée, ce mercredi à Labé des sacrifices, des prières et des bénédictions sont organisés pour le repos de l’âme du disparu.
Qui était Siradiou Diallo ?

Né en 1938 à Labé, a servi 22 ans comme Journaliste à l’hebdomadaire international Jeune Afrique où il occupa plusieurs postes dont la Vice-présidence du groupe.

Il est reconnu comme étant un opposant farouche au régime dictatorial de Sékou Touré qui le condamna à mort par contumace. Siradio Diallo, à l’image de ses compagnons Feu Bah Mamadou, Jean Marie Doré et Pr Alpha Condé, s’est illustré vaillamment dans la lutte pour l’instauration de la démocratie et l'Etat de droit en Guinée.

A la mort de Sékou Touré et à l’annonce du multipartisme, le journaliste devenu homme politique a fondé d’abord le PGP, puis le PRP sous la bannière duquel il se porta candidat à la présidentielle de 1993. Arrivé 4ème loin derrière le candidat du PUP, parti au pouvoir d’alors, il conduira la liste de son parti aux législatives en remportant 9 sièges des 114 de la nouvelle Assemblée Nationale en 1995.

Devenu député, Siradiou Diallo œuvrera sous les couleurs du PRP pour créer avec l’UNR de Feu Bâ Mamadou une nouvelle formation dénommée UPR. Bâ Mamadou en portera les couleurs du Parti en 1998 et Siradiou deviendra son directeur de campagne. Toujours dans le cadre de l'opposition, alors secrétaire général du PRP, Siradiou formera avec ses pairs en 1995, la CODEM, coordination de l'opposition démocratique, puis le MORAD pour s'opposer et dénoncer le référendum anti-constitutionnel de 2001 qui accorda carte blanche à Lansana Conté de se présenter pour un 3ème mandat de 7 ans en déverrouillant l'âge des candidats (fixé à 70 ans) et le nombre de mandats entre autres.

En sa qualité de Président de l’UPR, la désertion de son compagnon Bâ Mamadou, ne l’empêchera pas d’aller aux législatives de juin 2002 et décrochera 20 sièges au Parlement. De là, Siradiou Diallo sera porté au Parlement de la CEDEAO en compagnie de cinq autres de ses compatriotes pour représenter son pays. En décembre 2003, à l'unisson avec ses compagnons de l'opposition, Siradiou Diallo boude l'élection présidentielle et devient de plus en plus important sur l'échiquier politique national et sous-régional.

C’est avec son costume de Président de l’UPR, député de l’Assemblée Nationale guinéenne et Membre du Parlement de la CEDEAO qu'il sera arraché de ce monde. Siradiou Diallo, reconnu unanimement comme combattant et l’un des pères de la démocratie dans son pays laisse derrière lui, une veuve et trois enfants dont une fille.

Bah Oury

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