Guinée - Des dizaines d'interpellations avant un meeting de l'opposition

Des dizaines de personnes, essentiellement des jeunes, ont été interpellées par la police samedi matin à Conakry avant la tenue d'un meeting qu'avait prévu d'organiser l'opposition pour exiger la tenue de législatives "transparentes" en juillet, a constaté un journaliste de l'AFP.

Tous les accès au stade du quartier de Matam à Conakry où devait se tenir le rassemblement de l'opposition, ont été bloqués par des véhicules de la police et de la gendarmerie et d'importantes forces de sécurité anti-émeutes étaient présentes sur les lieux.

Policiers et gendarmes ont procédé à des dizaines d'interpellations dans le quartier de Matam, aux environs du stade.

Des leaders d'opposition ont affirmé que la tenue de ce meeting avait été déclarée aux autorités compétentes comme le prévoit la loi, ce qu'a démenti la maire de Matam.

L'opposition guinéenne avait annoncé jeudi qu'elle allait organiser à partir de samedi meetings et caravanes à travers tout le pays pour "contraindre" le président Alpha Condé à organiser des élections législatives "transparentes et crédibles" le 8 juillet.

Ces élections devaient avoir lieu six mois après l'investiture de M. Condé en décembre 2010, mais ont été sans cesse reportées.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni), accusée par l'opposition d'agir avec partialité en faveur du régime de M. Condé, avait annoncé le 1er mars que ce scrutin aurait lieu le 8 juillet.

L'opposition a dénoncé une décision unilatérale et déploré que cette date ait été fixée sans qu'elle n'ait été consultée et avant même la fin de l'audit du fichier électoral.

Le ministre guinéen de l'Administration du territoire (Intérieur) a assuré la semaine dernière à Paris que ces législatives se dérouleraient dans une "totale transparence", cherchant à rassurer tant l'opposition que les bailleurs de fonds internationaux.

L'un des principaux bailleurs, l'Union européenne (UE), a récemment averti que "s'il n'y pas d'élections démocratiques" en Guinée, elle "ne débloquera pas l'aide" prévue.


© Agence France-Presse




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