Guinée : Recomposition du paysage politique sur fond de fusion et de scission

CONAKRY - A trois mois de la tenue des élections législatives prévue pour le 8 juillet en Guinée, le paysage politique s'anime à travers des fusions de formations politiques mais aussi des scissions au sein de certaines alliances. Une recomposition dont l'enjeu repose essentiellement sur l'obtention d'une majorité à l'assemblée nationale.

La convention nationale du RPG-Arc-en-ciel a pris fin ce dimanche après 48 heures de travaux dont le but était de mettre sur ses fonds baptismaux ce nouveau parti politique regroupant 45 formations politiques autour du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) du président Alpha Condé.

Ces 45 formations politiques ont décidé de s'unir pour un "souci d'efficacité'' dans la perspective des élections législatives à venir. Il faut dire que toutes les formations politiques ayant fusionné avec le RPG, étaient déjà membres de l'alliance Arc-en-ciel qui a porté Alpha Condé au pouvoir lors du second tour de la présidentielle du 7 novembre 2010. Parmi ces partis il faut citer le Front uni pour la démocratie et le changement (FUDEC) du ministre secrétaire général de la présidence Lounseny Fall, le Parti du travail et de la solidarité (PTS) de Mamadi Diawara, l'Union démocratique de Guinée (UDG) de Mamadou Sylla.

Il s'agit en réalité de partis politiques sans véritables assises en termes d'électorat, commente un analyste politique. En se fondant dans le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé, ces formations politiques ou du moins leurs leaders pourraient profiter de cette nouvelle donne, en bénéficiant de sièges au sein de la future assemblée nationale.

La mouvance présidentielle compte d'autres alliés comme l'Union pour le progrès et le renouveau (UPR) de Bah Ousmane. Qui sans avoir pour le moment "accepté'' de faire partie de ce grand parti naissant, pourrait cependant se rallier au RPG Arc-en-ciel dans la perspective des législatives. Realpolitik oblige.

Du côté de l'opposition les deux blocs qui font front commun dans leur lutte pour la tenue d'élections "justes et crédibles'' s'organisent eux aussi dans la perspective des joutes électorales.

A défaut d'une fusion dans un seul parti, on pourrait assister plutôt à la mise en place d'alliances en prélude aux législatives à ce niveau.

Ainsi au sein du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, l'Union des forces du changement (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, qui fait figure de grand parti, ne semble pas ébranler par le départ de Dr Saliou Bella Diallo, vice-président du parti qui a claqué la porte pour créer une formation politique dénommé "AFIA'', qui signifie littéralement en langue locale "santé''.

L'UFDG qui dispose d'une base électorale solide, notamment en Moyenne Guinée travaillerait en ce moment à soigner son image auprès des électeurs de la Basse Guinée et au niveau de la Guinée forestière. Le parti de Cellou Dalein Diallo, le leader de l'opposition pourrait être rejoint par des partis alliés, incapables à eux seuls de rafler des sièges au sein de la future assemblée.

L'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), le second bloc de l'opposition compte une dizaine de partis tout comme le collectif. A ce niveau, c'est le Parti de l'espoir et du développement national (PEDN) de l'ancien Premier ministre Lansana Kouyaté et l'Union des forces du changement (UFC) de Aboubacar Sylla, ancien ministre de la Communication qui ont la voix au chapitre. A l'allure où vont les choses, une alliance électorale n'est pas à exclure à ce niveau non plus.

Xinhua

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