Les médias, boucliers de la démocratie au Sénégal

Suite à leur rôle dans la survenue des deux alternances de 2000 et de 2012, les médias sont considérés comme le bouclier incontournable de l’amélioration de la démocratie sénégalaise. Par conséquent, la dépénalisation du délit de presse doit être dépassée au profit de la relance économique du secteur des médias au Sénégal. C’est la conviction des professionnels des médias déclinée hier, jeudi 3 mai lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse à l’initiative de la Convention des jeunes reporters du Sénégal au siège de la Fondation Friedrich Ebert.

«Alternances au Sénégal: la presse dans le processus la consolidation de la démocratie» est le thème qu’a retenu la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) pour célébrer la journée mondial de la presse hier, jeudi 3 mai dans les locaux de la Fondation Friedrich Ebert. Au cœur de tous les débats des professionnels de l’information et de la communication, le rôle des médias considérés comme un bouclier incontournable de l’amélioration de la démocratie.

Selon Abdoulaye Thiam, Secrétaire général de la Cjrs, «il y’a deux alternances qui sont survenues dans ce pays, en 2000 et en 2012. Ce n’est pas parce qu’on a assisté à deux alternances au Sénégal qu’on pense que tout est fini et bon. Il y a beaucoup de choses qu’il va falloir revoir, et je crois que la presse est un maillon extrêmement important dans la démocratie. Sans la presse libre et indépendante, il ne peut pas y’avoir de démocratie. C’est pour cette raison que nous avons essayé de revenir avec ce thème».

A sa suite, Bouna Manel Fall, juriste expert des médias, professeur en droit des médias au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) et à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis estime que la dépénalisation du délit de presse doit être dépassée au profit de la relance économique des médias. «La question de la dépénalisation, à mon avis, n’est pas la question essentielle. C’est une question qui peut être dépassée, remplacée par la question de la relance économique du secteur des médias au Sénégal. Il y a des pays où il n’y a pas le Code de la presse comme le cas de la Grande Bretagne et de la Norvège». Cela veut dire qu’il ne suffit pas d’avoir «des textes, un Code», pour que «tout roule comme cela ce doit, non», note-t-il.

Toutefois, les patrons de presse doivent avoir une certaine préoccupation sur les conditions de travail des journalistes afin qu’ils ne soient plus exposés aux potentielles tentations. «Faire de telle sorte que les entreprises médias soit dans des situations de viabilité économique. Faire de telle sorte que les professionnels des médias soient dans des situations où ils ne sont pas poussés dans une sorte d’indigence financière qui les pousserait à accepter les avantages que les proposeraient les tenants du pouvoir politique et du pouvoir économique. Je veux parler de la commission », précise Bouna Manel Fall.

Quant au service public, «pour fonctionner comme il se doit, il doit bénéficier de l’argent public pour l’accomplissement de sa mission et par conséquent libérer le marché de la publicité au profit d’entreprises de presse privée qui pourraient trouver par là des moyens financiers aussi», renchérit Mame Less Camara.

En outre, au présidium, il y’avait Bouna Manel Fall, Mamadou Thierno Talla, Thialyce Faye, Abdou Latif Coulibaly, Mame Less Camara. Le directeur des publications de Walfadjiri Tidjane Kassé et le chargé de la communication de la présidence de la République, El Hadji Kassé avaient pris part à la célébration. Il y’avait aussi des membres qui s’activent dans le processus démocratique comme les Etats-Unis, le Cnra, la Cena.

Source: http://www.sudonline.sn

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