Guinée : le FMI veut la suppression des subventions du carburant, possible hausse des prix

Le Fonds Monétaire International a exhorté vendredi le gouvernement guinéen à supprimer les subventions mensuelles allouées à l'achat des produits pétroliers.

"Il y a des soucis parce que la Guinée a perdu 136 milliards francs guinéens de taxes au premier trimestre de l'année, et 80 milliards de francs guinéens en Avril", a déclaré Harry Snoek, Chef de la délégation de la Guinée au FMI. "La subvention de Mai pourrait dépasser 80 milliards GNF", a dit Snoek à la fin d'une mission de deux semaines à Conakry.

L'écrasante majorité des populations de la Guinée, premier exportateur mondial de bauxite, vit en dessous du seuil de pauvreté avec moins d'un dollar par jour. La suppression des subventions du carburant pourrait entrainer "un réajustement" des prix à la pompe.

Le gouvernement craint que l'augmentation des prix à la pompe n'aggrave la misère avec la flambée des prix dans les marchés, ce qui pourrait donner lieu à des remous sociaux incontrôlables.

"Il y a de petits soucis . Le réajustement des prix pourrait entrainer beaucoup de changements", a affirmé le ministre délégué au Budget Mohamed Diaré.

Le FMI voit ce réajustement à deux facettes. "Il ne signifie pas forcément une augmentation. Il pourrait aussi se traduire par une baisse des prix en cas de baisse du prix du baril à l'international", pense Abdel Aziz Wann, Représentant de l'institution en Guinée.

"Il faut trouver des solutions, soit en augmentant les prix des produits pétrolier ou trouver des financements ailleurs", a conseillé Snoek, faisant allusion aux énormes pertes causées par ces subventions.

Le gouvernement guinéen est sous programme avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale en vue de l'annulation de 2/3 de sa dette, environ 2,4 milliards USD sur un total de 3,5 milliards USD dans le cadre de l'initiative Pays Pauvres Très Endettés.

L'atteinte de cet objectif va considérablement réduire le service de la dette et permettre d'importants investissements dans des secteurs stratégiques comme l'énergie et l'agriculture. Mais en attendant, le pays doit réduire son déficit budgétaire, maitriser l'inflation et finaliser son nouveau Code minier.

"Il y a de bonnes performances avec la baisse de l'inflation à 17,1% en mars, la création d'un Fonds spécial d’investissement de 250 millions USD et l'augmentation des recettes d'importation", a apprécié Harry Snoek.

Source: http://www.africatime.com

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