Revue de la presse : A la Une, le rapport des experts de l’OIF

Les journaux guinéens sont, pour la plupart, revenus sur le rapport des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Sur ce rapport, les avis sont partagés

Dans sa parution de cette semaine, Le Nimba affirme sur sa Une que « la société Waymark est discréditée ». Sollicités pour décrisper l’impasse politique en vue de l’organisation rapide des élections législatives, les experts ont rendu public leur rapport le 21 juillet en présence des représentants de la mouvance et de l’opposition. Pour l’hebdomadaire estime « ce rapport a montré l’insuffisance du matériel de la société sud africaine Waymark, sélectionnée au détriment de la sagem arrivée en fin de contrat, qui avait été recrutée par le gouvernement guinéen pour la révision des listes électorales ». Le journal poursuit « ce rapport a fait des recommandations qui, si elles sont corrigées, permettront à la Ceni d’organiser des élections libres, transparentes et crédibles ».

L’opposition s’est réjouie de ces conclusions qui la réconforte dans sa position estime le médium. Selon Cellou Dalein Diallo, de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, cité, par le journal « ce rapport démontre, ce que nous avons toujours dénoncé (…) Mais aussi que c’est une partie du contrat signé par Palladiho que nous allons vérifier d’ailleurs ».

Kiridi Bangoura, porte-parole de la présidence, a invité les uns et les autres à tenir compte de la Guinée puisque selon lui, c’est la première fois que les acteurs politiques sont impliqués dans la gestion des listes électorales. Pour Le Nimba, l’organisation des élections législatives passe par l’application des recommandations des experts de l’OIF.

Dans une interview accordée au journal La Lance, Cellou Dalein a déploré que « pour une opération aussi sensible, on ne peut recruter un opérateur privé sans cahier de charges. Il n’y a pas de contrats sous-jacents, des intérêts particuliers dans le choix ». parlant du choix de Waymark, le chef de file de l’opposition guinéenne a également affirmé que s’il était lié aux 25 millions de dollars empruntés par l’Etat guinéen, c’est une autre raison pour recuser cette société.

L’Indépendant s’intéresse à la tourmente que traverse actuellement la commission électorale nationale indépendante (Ceni). « Au rejet de l’opposition s’ajoute la colère des opérateurs de saisie » peut-on lire dans ce numéro. « La Ceni est de nouveau dans la tourmente » écrit le journal. Du rapport défavorable à la grogne des opérateurs de saisie, Louceny Camara et son staff sont sur le gril. Selon cet hebdomadaire, le président de la Ceni refusant d’entendre raison à propos de son départ exigé par l’opposition, l’étau se resserre petit à petit autour de lui.

Le fonctionnement de la justice guinéenne était l’une des actualités de la semaine. A en croire le journal L’Indépendant « entre août 2011 et mai 2012, les instances judiciaires du pays n’auront pratiquement pas fonctionné ». Plus de 800 personnes sont détenues sans le moindre jugement explique l’hebdomadaire. Qui révèle qu’une inspection effectuée à travers les cours et tribunaux du pays, et financée par la coopération allemande, a identifié deux problèmes majeurs notamment la vétusté des infrastructures abritant les instances judiciaires et le cas de rétention des personnes sans jugement. Cette situation qualifiée d’alarmante par nos confrères de L’indépendant a amené le conseiller chargé des communications au ministère de la justice à dire que tout est à reprendre au niveau du système judiciaire guinéen.

« Secteur minier guinéen, quel avenir ? » s’interroge sur sa Une l’hebdomadaire économique. Eco-vision rapporte que la mauvaise nouvelle de la semaine, est naturellement le retrait de BHP Billiton, le leader mondial de la plus grande exploitation minière du mont Nimba, en Guinée forestière. Analysant ce retrait, le journal pense que « si pour les uns ce retrait de BHP Billiton constitue une déception (…) pour les autres bien informés de la situation que traverse actuellement l’industrie métallurgique, on n’est pas stupéfait ».

Eco-vision rappelle qu’en début d’année les leaders des grandes compagnies minières internationales avaient officiellement annoncé leur volonté de procéder progressivement à la réduction de leur production qui passe par la fermeture de certaines de leurs usines. Cette annonce occasionne le recul de leurs actions sur le marché mondial. L’hebdomadaire économique pense qu’en Guinée, cette situation de crise a été certes aggravée par l’élaboration d’un nouveau code minier jugé contraignant et non bénéfique pour les investisseurs miniers. Mais le journal conclut que l’autre aspect troublant du climat des investisseurs, c’est aussi l’insécurité qui gagne du terrain.

Mohamed Sylla


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