Le pas de Trop!

Le masque est enfin tombé. Le visage qui a réclamé une quarantaine d’années d’opposition historique a cédé la place le 27 aout à celui d’une brute sans scrupules, prête ne serait-ce qu’à découper son « unique fils » en rondelles et le jeter en pâture à ses opposants, pourvu qu’il conserve son fauteuil présidentiel frauduleusement acquis. Mesdames, Messieurs et autres, le 27 aout 1977 reste toujours une date historique qui a marqué un tournant dans le réveil et la libération des chaines du despotisme, de la tyrannie et de la famine avec lesquels les Guinéens étaient tenus en laisse. Le 27 aout 2012 est en passe d’être à son tour le jour fatidique qui a sonné l’apogée et le glas d’une imposture maléfique qui est à bout de souffle et laquelle le peuple de Guinée est prêt à mettre fin si l’opposition le veut bien. En effet, il s’impose à cette dernière de comprendre désormais (si ce n’est déjà fait) qu’Alpha Condé se torche avec leurs prétendues élections législatives, Assemblée nationale, Arc-en-ciel, Ceni, CNT et autres insanités de coquebin que l’on veut mettre comme peaux de bananes sous ses bottes. Le niveau de vie souterrain des Guinéens, le recul des acquis démocratiques, « les inquiétudes » de la communauté internationale, l’effritement du tissu social, etc. Le « professeur » n’en a rien à cirer !!!!

Sa seule hantise, c’est de savoir pourquoi les Guinéens, qui ont été mis aux fers, nourris au pain sec et à l’eau salée pendant un quart de siècle par le PDG, ne veulent pas encore embrasser le « changement » qu’il a rapporté dans ses valises après 60 ans d’errance et d’oisiveté dans les tabacs parisiens et à Longchamp. Le pouvoir absolu à la Sékou Touré, voilà ce que sa majesté le « professeur » qui s’est donné la permission de croire à sa propre légende, nous réclame sur un plateau d’or. Avec pourboires, s’il vous plait !!!

Voilà bientôt deux ans que le « Professeur » a été immaculé Président de notre misérable destin. Mais aussi bientôt deux ans d’appels au dialogue, à la concertation pour la mise en place d’institutions républicaines capables de sortir la Guinée de plus d’un demi-siècle de mal gouvernance. Mais décidément au regard de la tentative d’assassinat des principaux leaders de l’opposition, le seul sujet qui pourrait intéresser Monsieur Condé lors de leur éventuel dialogue, c’est celui de leurs funérailles qu’il va jurer la main au cœur de rendre émouvantes et grandioses !

Alors, l’unique tâche à laquelle l’opposition devrait désormais s’atteler, c’est de mettre de côté leurs querelles de clochers, conjuguer les efforts en ratissant au-delà des frontières traditionnelles de leurs familles politiques pour élaborer un schéma directeur de sortie de crise en mettant en œuvre une stratégie de désobéissance civile et pacifique sur toute l’étendue du territoire. Il faut à présent montrer au « professeur » la porte de sortie ! Peut-être bien les pieds devant ! L’acculer dans ses derniers retranchements comme le préconise si bien AOT par des sittings ciblés devant les ambassades, les institutions internationales et les ONG, du moment qu’il n’a peur que du courroux de ses maitres francs-maçons. La survie de la Guinée dans son état actuel ne peut plus être laissée aux seuls soins de quelqu’un qui ment comme il respire et surtout qui trahit comme il ment. Réclamer et obtenir la présidence de la Ceni et de l’Assemblée nationale ne résoudront point le blocage institutionnel dans lequel se plait Monsieur Condé. Le mal est déjà fait. Le temps a joué en défaveur de l’opposition qui lui a laissé piper les dés avant de renvoyer coucher Lousény Camara. C’est le moment de louer la clairvoyance de Lansana Conté, en dépit de son look d’idiot de village, et pourquoi pas celle de Dadis Camara (eh bien oui !) qui ont très tôt décelé sous son apparence non pas de professeur mais d’instituteur de campagne, la crapulerie d’Alpha Condé. Malheureusement leurs multiples avertissements sont tombés dans les oreilles de leaders qui étaient déjà dans les préparatifs de leur future investiture.

La réclamation de l’héritage macabre du PDG, l’organisation de garden-parties dans les cimetières de défunts dictateurs, l’exacerbation des tensions ethniques, « la tribalisation » du débat politique, le pillage et le bradage de nos ressources, le viol systématique de la constitution, les multiples massacres des populations, et j’en passe, constituent non pas des casseroles mais une grosse quincaillerie qui aurait valu à Monsieur Condé d’être trainé devant la justice de n’importe quel autre pays que le nôtre, dans une camisole de force !

L’adage dit qu’il faut se prémunir d’une longue cuillère avant de dîner avec le diable. Alors l’opposition ne doit plus commettre comme lors des deux tours de l’élection présidentielle, l’erreur de se présenter culotte baissée devant un Président Démocratiquement élu et réclamer un consensus sur quoi ce soit.

Le « professeur » Condé n’est certes pas un boulanger comme l’était son ami socialiste Laurent Gbagbo. Cependant il s’y connait très bien en matière de boulangerie. Pour preuve, il conserve toujours dans les poches de ses nouveaux costumes des tickets gratuits de pains et de croissants !

A l’opposition d’y prendre garde.


Tibou Barry
Atlanta, Georgia, USA

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