50 Ans Après, l’Afrique Plaide en faveur d’une meilleure place pour ses filles et fils! Par Amadou.S.Diallo

La crise africaine n’est pas seulement politique et sociale. Elle est aussi économique et même culturelle...

A part quelques rares pays qui semblent avoir pris dernièrement la résolution de faire face, avec esprit de responsabilité, aux multiples défis qu’impose leur développement, dans la majorité des pays africains au Sud du Sahara, c’est le désespoir total.

J’ai suivi avec une attention particulière lors de l’ouverture du Sommet africain à Addiss-Abebas , le Discours Mme Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de l’Union Africaine, discours aucours duquel elle a plaidé en faveur d’une Meilleur place de l’Afrique et de ses Enfants et cela après un demi siècle.

Pour moi, la question de savoir si l’Afrique subsaharienne (l’Afrique) et ses enfants doivent plaider pour une meilleur place pour eux à ce XXIe siècle est à la fois complexe et provocante. Ici, je ne prétend pas traiter de toutes les questions auxquelles l’Afrique est confrontée ni présenter des solutions définitives à tous les problèmes d’avenir de la région. Le principal message de cette analyse est que, oui, l’Afrique et les Africains peuvent plaider pour une meilleur place à ce siècle nouveau. Mais c’est un oui nuancé qui dépend de l’aptitude qu’aura l’Afrique, aidée de ses partenaires à éviter les pièges du développement qui l’ont enfermée dans un cercle vicieux de sous-développement, de conflits et de souffrances humaines inouïes pendant la plus grande partie du XXe siècle et durant ces dix dernieres annees.

Il est sans doute évident que ce siècle, offre à l’Afrique des opportunités exceptionnelles et il s’ouvre sous les auspices de trois facteurs positifs en sa faveur.

a)-Le premier est l’intensification de la participation politique en Afrique qui favorise une plus grande responsabilisation, une cohésion nationale, et un nouveau discours sur le développement.

b)-Deuxièmement, la fin de la guerre froide qui pouvait aider à faire de l’Afrique non plus un champ de bataille stratégique et idéologique, mais une nouvelle destination pour les milieux d’affaires, pour les activités de commerce et de développement.

c)- Troisièmement, la modernisation ainsi que la technologie d’information et de communication; constituent des moyens exceptionnels pour l’Afrique de brûler certaines étapes du développement.

Que faut-il Faire?

Pour juguler les crises Africaines, des changements importants doivent se produirent à tous les niveaux, individuel comme étatique. Il est indispensable que des progrès soient accomplis à quatre niveaux:

1)-Améliorer la gestion gouvernementale et éviter les conflits.

L’Afrique est une région de diversité. Certains pays sont prisonniers de la pauvreté et des conflits et, lorsqu’ils ne parviennent pas à édifier leur nation, leurs perspectives sont sombres. D’autres pays, qui ont mis en oeuvre d’importantes réformes macroéconomiques, sont prêts à passer à des programmes plus complets. D’autres, cependant, se débattent encore dans les difficultés d’exécution des réformes de base. Les solutions ne sont pas simples mais, face à ces énormes défis, les pays peuvent s’inspirer de nombreux exemples positifs. Toutefois, ils doivent tous adhérer à une vision cohérente et totale du développement et de l’édification de leur nation.

Tout « plan d’action » visant à mettre en oeuvre cette vision du développement devrait être conçu, pris en main et exécuté par des gouvernements responsables, s’appuyer sur un large consensus national et être soutenu par les partenaires de l’Afrique pour le développement

2)- Investir dans le capital humain.

L’investissement dans le capital humain est également essentiel pour accélérer le recul de la pauvreté. De nombreux pays se sentent impuissants face aux taux élevés de fécondité et de mortalité, à un système d’éducation insuffisant (surtout en ce qui concerne les femmes, moins de 5 % des fillettes pauvres des zones rurales sont scolarisées au niveau primaire), à des coefficients élevés de dépendance et à l’insuffisance de l’épargne. En outre, il est urgent et nécessaire que les gouvernements prennent un engagement politique plus ferme pour lutter contre le VIH/SIDA et autres Maladies pendémiques.

3)-Accroître la compétitivité et la diversification des économies.

Accroître la compétitivité et diversifier les économies, voilà un troisième domaine auquel l’Afrique doit accorder la priorité si elle veut revendiquer
sa place et celle de ses enfants à ce 21ème siècle. La lenteur de la création
d’emplois n’est pas due aux rigidités du marché du travail (à certaines
exceptions près), mais au fait que les milieux d’affaires considèrent que
les opérations en Afrique sont à la fois très risquées et très coûteuses. Il faut y remédier en rendant les réformes durables et en fournissant les services aux entreprises de façon plus éfficace en diminuant la corruption, en améliorant l’infrastructure et les services financiers, et en élargissant l’accès à l’économie de l’information,etc.

4)-Réduire la dépendance à l’égard de l’aide et renforcer les partenariats.

Réduire la dépendance à l’égard de l’aide et renforcer les partenariats doit être la quatrième composante de la stratégie de développement de l’Afrique. L’Afrique est la région du monde la plus tributaire de l’aide et aussi la plus endettée. L’aide concessionnelle est essentielle si l’on veut que l’Afrique connaisse une croissance rapide tout en augmentant la consommation afin de réduire la pauvreté. Si l’on exclut les apports de capitaux privés, le déficit d’épargne d’un pays caractéristique de la région est d’environ 17 % du PIB. En ce qui concerne les flux privés, l’histoire d’autres régions montre que leurs niveaux ne peuvent dépasser 5 % du PIB si l’on veut éviter les risques de crises. D’autre part, l’aide risque d’affaiblir les capacités institutionnelles et de déresponsabiliser les bénéficiaires, surtout lorsqu’elle est fournie dans un cadre institutionnel déficient, par un grand nombre de bailleurs de fonds, dont les projets sont fragmentés et les conditions d’octroi diverses.

Le problème est encore aggravé par l’ampleur de l’endettement et du service de la dette qui décourage les investisseurs privés et absorbe des ressources budgétaires éssentielles. Les gouvernements finissent par être de
 plus en plus « pauvres en argent » mais « riches en projet », et leurs programmes de développement donnent de plus en plus l’impréssion d’être élaborés par les bailleurs de fonds.

En finalité, les programmes de développement doivent s’assurer que tout le
monde sort gagnant, en améliorant la gestion et la distribution des ressources
économiques et en contribuant à une plus grande éfficacité de l’État. Ils devraient donner la possibilité aux citoyens de tenir les gouvernements pour responsables, de les rendre mieux à même de satisfaire les nouvelles exigences et assurer le respect des règles du jeu économique et politique.

Que Dieu Sauve les filles et Fils de l’Afrique. AMEN!!

Amadou. S.Diallo

Washington DC.
diallongr@yahoo.com

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