GUINEE / Encore un mort. Un mort de plus. Un mort de trop. Des victimes innocentes (Par Fodé Mohamed Soumah, président de la GéCi)

Encore un mort. Un mort de plus. Un mort de trop. Des victimes innocentes. Sans compter les blessés, les exactions et ceux qui ont tout perdu. Pendant ce temps la colère gronde. Les frustrations s’ajoutent à l’indignation et à l’impunité. Mais jusqu’à quand ? Comment mettre fin à ce décompte macabre sans situer les responsabilités ?
Un début de solution consisterait à bannir l’usage du port d’armes sur le terrain, afin d’éviter l’utilisation disproportionnée de la force par des moyens conventionnels.
Ensuite, répertorier l’équipement distribué aux forces d’encadrement des manifestations selon la lettre d’information qui délimite le parcours, car l’interdiction de manifester n’a plus lieu d’être.
Enfin, faire l’inventaire du matériel remis aux forces de l’ordre, afin de tracer toutes les phases de l’opération, car chaque arme possède une identité.
Sans être la panacée, ce process pourrait freiner certaines velléités guerrières, juguler la violence aveugle et combattre l’impunité qui sévit depuis de nombreuses années.
Mais, nous devons éviter d’en faire une affaire politico ethnique, car les populations ne vivent pas en vase clos dans des ghettos. Il n’y a pas de quartier « homogène » sur toute l’étendue du territoire national. Ce sont des Guinéens qui ont perdu la vie à Conakry et à l’intérieur du pays.
Aujourd’hui, tout est fait pour noyer l’échec du pouvoir, alors que la Guinée est sur la corde raide, avec des m½urs politiques en putréfaction avancée et une cohésion sociale en lambeaux.
Les femmes et les élèves s’impatientent et manifestent dans la répression. La menace sur les grévistes s’intensifient avec le gel des salaires et les arrestations arbitraires. Le dialogue est rompu, d’où une radicalisation qui plombe la sortie de crise. La finalisation des Communales est passée au second plan, et le mandat des députés aux oubliettes. Il faut distraire/désorienter les Guinéens.
Pendant ce temps, le Président Alpha Condé se mure dans un silence assourdissant, alors que le pays (et non l’Etat dont il a hérité) se transforme inexorablement en jungle, sans foi ni loi.
Pis, les derniers chiffres du HCR montrent que les migrants guinéens qui traversent la Méditerranée sont plus nombreux que les citoyens des pays en guerre, comme l’Afghanistan, la Syrie, la Lybie, L’Irak. Sans compter ceux qui ont traversé l’une des 6 frontières, ou ayant trouvé d’autres solutions.
Les tueurs d’espoir et les vendeurs d’illusion sont la cause de l’exode massif de notre jeunesse.
Les enseignants s’accrochent mordicus, car ils savent que la Guinée s’est enrichie. Rien qu’au niveau de la bauxite, nous sommes passés 3ème pays producteur avec 42 millions de tonnes, et la perspective d’être Numéro 1 en 2020 devant l’Australie et la Chine avec plus de 60 millions de tonnes. Ce qui constituerait une augmentation de la production de plus de 100% en 3 ans, avec des populations de plus en plus pauvres et un budget de la Présidence en augmentation de 104 milliards.
De tout ce qui précède, il est urgent que les forces vives du pays se rassemblent, afin de nous éviter un chaos aux effets pervers. L’heure est au réveil des consciences. Le compte à rebours a commencé.
Fodé Mohamed Soumah
Président de la Génération Citoyenne

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