L’INDIFFERENCE DES INTELLECTUELS MET LA GUINEE EN RETARD

La Guinée est l’un des rares pays au monde qui piétine encore les droits et les libertés fondamentales de ses citoyens, à cause de l’indifférence de la plus part de ses cadres.
Le silence des intellectuels sur les exactions répétées des gouvernements sanguinaires, est avant tout, un silence coupable, un silence complice. Un bon nombre de cadres guinéens sont indifférents à la situation socioéconomique et politique du pays, estimant même qu’ils sont des victimes au même titre que le reste de la population civile. Ils fuient leur responsabilité civile de s’impliquer dans le développement, abandonnant le pays entier entre les mains d’extrémistes qui ne pensent qu’à satisfaire leur boulimie du pouvoir. Depuis 1958, les intellectuels qui ont servi la Guinée et qui la servent actuellement ont laissé les politiciens manipuler et diviser les communautés pour renforcer leur pouvoir. Un éminent intellectuel français du nom de Jacques Attali disait sur une chaine publique française : « Un intellectuel qui n’agit pas, est une marionnette au service de quelqu’un d’autre ». Effectivement cela se vérifie avec les intellectuels guinéens qui ont toujours été des marionnettes au service d’un président qui, n’est forcément pas un intellectuel digne de nom.

Qu’attendent-ils pour s’engager dans la lutte pour le véritable changement ? Sont-ils résignés de voir le pays se développer un jour ? Sont-ils complices de cette communautarisation de l’appareil administratif du pays ? Maintenant que la situation socioéconomique et politique se complique que faut-il faire pour réveiller et conscientiser les intellectuels guinéens ?

Par ces temps qui courent dans les pays en voie de développement où la soif de la démocratie appelle à la mobilisation civique, à l’implication de tous les dignes citoyens, les intellectuels guinéens devraient s’en inspirer pour revendiquer et exiger un véritable débat sur le processus de démocratisation de leur pays. Il est temps que la Guinée sorte de l’impasse politique pour jeter les bases d’une véritable démocratie, une démocratie qui permettra aux citoyens de mettre leur compétence au service du pays sans aucune considération régionaliste et ethnique. Cependant, pour arriver au stade du développement, il est impératif que les dignes intellectuels du pays s’impliquent d’avantage dans la vie sociale, politique et économique de la République, en apportant leur contribution dans la résolution des problèmes quotidiens des populations rurales et urbaines. Ils doivent considérer le développement de la Guinée comme leur droit, qu’il faut impérativement respecter pour leur propre bien être. Il n’est plus question d’abandonner la gestion des deniers publics entre les mains d’un petit groupe d’extrémistes qui ne compte que sur le soutien d’une milice armée. Le temps est venu de mettre fin à cette politique de leurre qui nous éloigne du vrai débat politique qui pourtant, devrait nous guider dans les recherches de solutions pour développer le pays. C’est avec la synergie de tous les intellectuels démocrates du pays que nous pourrons arriver à diagnostiquer avec certitude ce mal qui ronge la Guinée depuis son indépendance. Quoi qu’il en soit, il faut souligner que le débat doit être porté dans les milieux intellectuels pour leur démontrer que leur indifférence aux problèmes sociopolitiques met en péril le tissu social du pays. Il est d’ailleurs facilement prouvable que l’indifférence des intellectuels affecte directement le tissu social guinéen. Nous nous rappelons encore l’intoxication mensongère de l’opinion nationale par l’alliance arc-en-ciel conduite par l’actuel président, comme quoi « des peulhs ont empoisonné les militants du RPG » alors que tout cela a été monté dans le but de délocaliser les militants du camp adverse de la Haute Guinée et de la Forêt. Malheureusement aucun intellectuel n’a osé apporter un démenti formel à cette intoxication. Le médecin qui avait honoré ses études en rejetant l’hypothèse d’un empoisonnement, a été tout simplement demi de ses fonctions. Les intellectuels ont gardé le silence complice qui a conduit aux massacres d’innocents citoyens à Siguiri et à Kouroussa. Ils ont fuit les places publiques pour démentir cette manipulation ethnique, pourtant si la Guinée brûle, ils brûleront avec et le vent qui soufflera après emportera les cendres de leur corps. Les récents propos scandaleux de Facinet Touré, soit disant médiateur national, mettent en cause les fondements de notre constitution. Il oublie que les guinéens sont égaux en droit et en devoir face à l’Etat. Malgré la gravité de ces propos qui touchent directement le tissu social, les intellectuels ont refusé d’en débattre. Hors mis la réaction d’un Parti politique en l’occurrence l’UFDG, aucun intellectuel ou Parti politique n’a condamné ces dires du médiateur national.

Les intellectuels guinéens doivent savoir qu’à un moment donné de la vie, la politique peut devenir un droit dans une société qui souhaiterait en arriver à une maturité collective. Dieu sait que nous voulons tous une maturité politique pour l’ensemble des guinéens et pour y arriver, il est plus que nécessaire que les intellectuels jouent le rôle de formateur, d’informateur et également de sensibilisateur.

L’élite guinéenne a de près ou de loin une part de responsabilité sur ce qui se passe dans le pays, soit elle est complice de ce groupe d’extrémiste qui divise les communautés pour régner depuis l’indépendance, soit elle refuse délibérément de jouer son vrai rôle, celui d’animer le débat démocratique avec des arguments objectifs susceptibles de s’opposer aux arguments basés sur l’utilisation et la manipulation des communautés rurales. Elle est très loin d’honorer ses nombreuses années d’études dans les pays démocratiques tels que : la France, les Etats-Unis, la Belgique, la Suisse, l’Angleterre etc.…..Malgré ces années, notre élite n’a pas eu l’intelligence de copier le bon exemple que les élites de ces pays respectifs exercent pour défendre les intérêts de leur peuple.

Le peuple de Guinée et ses amis ignorent le somnifère que son élite a pris durant toutes ces années car, c’est une élite endormie, inactive, soumise, paresseuse ; préférant la facilité au labeur, le mensonge à la vérité, l’obscurantisme à la lumière. Et pourtant, elle a le potentiel requis pour mener à bien ce combat pour le changement démocratique mais pour le moment elle se lasse en voyant le peuple s’engouffrer dans la misère totale.

Il est temps que le peuple de Guinée réveille et mette son élite face à ses responsabilités civiles, c’est maintenant où jamais, sinon nous risquons à notre tour de léguer une Guinée ethniquement divisée à nos enfants et à nos petits enfants. Le peuple a toujours été victime de la trahison de son élite intellectuelle et l’est aujourd’hui encore. C’est une élite qui a failli à son devoir patriotique c'est-à-dire le devoir de développer la Guinée pour que tous les enfants de ce beau pays aient un avenir promoteur, pour que les femmes de ce beau pays s’épanouissent et que les sages de ce pays aient des derniers jours paisibles.

A l’image de la Côte d’Ivoire, la Guinée court un grand danger de guerre civile si les intellectuels ne se réveillent pas pour contredire les propos des politiciens sans état d’âme. Les signes annonciateurs d’une regrettable guerre civile se multiplient sur la place publique. Des affrontements interethniques de Yomou, aux propos de Facinet Touré en passant par l’attitude d’Alpha Condé, la République de Guinée accumule les ingrédients pour allumer les feux d’une guerre civile.

C’est maintenant que les intellectuels guinéens doivent agir pour préserver et renforcer le fragile tissu social du pays. Ils ont intérêt à se réveiller avant que le feu qu’allument les politiciens ne les emporte dans leur sommeil. Ce réveil passera par un véritable mouvement dialectique qui est le propre de la nature humaine et qui permettra sans doute de démontrer le contraire de ce que nous montrent les ennemis de la République. Le principe de la dialectique est en chaque homme, il doit être instauré dans le débat politique guinéen, c’est aux intellectuels de l’imposer. Malgré l’austérité du gouvernement, les moyens pour créer un tel mouvement dialectique sont là : radios privées,les télévisions privés, les journaux indépendants et les sites internet…

Qu’Allah réveille nos intellectuels et nous débarrasse des ennemis de la Guinée.
Amen!

Marwane Diallo.
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