Guinee: qui veut museler la presse?

Décidément la presse guinéenne est dans une mauvaise période. Après la perquisition au siège du groupe de presse L’Indépendant-Le Démocrate, le lynchage du journaliste de la radio Chérie FM lors du retour du Chef en début de semaine dernière, un autre fait vient encore attirer l’attention de la presse guinéenne. C’est la convocation du directeur de l’hebdomadaire Le Défi suite à une plainte du Médiateur de la République.
Selon le directeur dudit organe que notre rédaction a joint au téléphone, il a été convoqué au Conseil national de la communication (Cnc) et au Tribunal de première instance de Kaloum suite à la publication de deux articles consacrés aux propos très controversés de Facinet Touré dans son édition de 30 mai.
« On m’avait convoqué au Cnc aujourd’hui à 11 heures. J’étais presque arrivé quand Ibrahima Sylla, chargé de communication au Cnc, m’a signifié que le rendez-vous est reporté à 13 heures. Je lui ai dit qu’à 13 heures, je ne pourrais pas être libre. Il m’a fait comprendre, qu’on va reporter le rendez-vous à une date ultérieure » a expliqué le directeur du journal mis en cause, Thierno Mamadou Bah. Il poursuit : « Ce matin, des policiers sont venus dans mon bureau. Ils ont demandé après moi, les journalistes qui étaient là-bas ont dit que j’étais sorti. Ils (les journalistes) ont demandé aux policiers qui m’a personnellement convoqué. Ces derniers ont répondu quand ils me verront, je saurai qui les a envoyés ».
Toujours selon le directeur du Le Défi, les policiers n’avaient aucune convocation dans leurs mains selon les propos qui lui ont été rapportés par ses journalistes trouvés sur place.
Quant au tribunal, Thierno Bah dit n’avoir pas reçu d’abord de convocation.
Après tout ce qui s’est passé ces dernières semaines, il est temps de tirer la sonnette d’alarme car la presse guinéenne est en danger à l’allure où vont les choses.
Récemment, Reporters Sans Frontière avaient appelé le Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé à être « le garant de la liberté d’expression et du pluralisme des médias ». Pour l’instant, les autorités guinéennes semblent faire la sourde oreille par rapport à cet appel.
Nous y reviendrons…
Mohamed Sylla
Lejourguinee.com

Répondre Transférer

Commentaires