La femme guinéenne entre émancipation et tradition

Depuis les grandes civilisations de l’Egypte antique en passant par l’Afrique des royaumes ou de la Grêce, le problème des droits des femmes s’est toujours posé. Avec quelques exceptions que représentent certaines « grandes royales » ou déesses, les femmes de part la nature patriarcale de ces sociétés se sont vues attribuées des rôles secondaires. On peut constater que le pouvoir féminin réel ou utopique était beaucoup plus représentatif ou romantique.




Aujourd’hui en Guinée sur la base d’une lecture douteuse de nos traditions, la problématique de l’émancipation de la femme ne se pose pas encore avec acuité. Une confusion, au nom de nos traditions ou de nos religions est entretenue pour émietter toute velléité revendicative.


L’émancipation n’est pas le refus de nos valeurs traditionnelles ou religieuses. Mais une interrogation perpétuelle, une lecture progressiste afin d’humaniser de façon réelle les rapports entre l’homme et la femme dans un monde globale auquel appartient notre pays, la Guinée.


Refuser de remettre en question les ségrégations dont sont victimes les femmes, c’est refuser le progrès de notre nation, c’est occulter le bien fait d’une société où la femme devient actrice et productrice.


Il faut bien que l’on s’entende, il ne s’agit pas de refuser d’assumer son rôle de mère mais de se concerter sur la nature même des clichés, des préjugés et traitement à bannir dans notre société.


S’il est évident que nous avons tous les mêmes droits, les mêmes devoirs devant la loi, force est de constater que sur le plan pratique il existe encore un grand fossé entre les textes et la réalité. C’est dans ce sens que l’approche explicative et socio-juridique de notre frère Sékou Koïta sur la polygamie est à saluer et à encourager. Que celle-ci vienne d’un homme prouve une fois de plus que les mentalités ont évolué et que les équivoques commencent à être levées.



L’émancipation n’est pas un danger mais une chance pour notre pays. Au nom de nos traditions (ce qui reste encore à prouve), il est absurde d’exclure plus de la majorité des citoyens qui sont des femmes ; alors qu’ailleurs, les femmes sont le poumon économique et principales actrices sociales. On peut le vérifier dans toutes les chaines de productions des pays émergeants.

Nenette Baldé pour nenehawa.com

Que la Guinée reste bénie



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