Jean Marie Doré aux organisateurs des journées de dialogue : «Si l’opposition n’est pas là, ces assises ne servent à rien»

Les journées de concertation pour le dialogue initiées par le mouvement social pour rapprocher le pouvoir et l’opposition ont été mal engagées par les organisateurs. C’est du moins l’avis de nombreux observateurs qui ont pris part à la rencontre mercredi dernier au palais du peuple. Certains d’ailleurs n’ont pas manqué de dénoncer la légèreté des organisateurs de ce « fameux dialogue » censé toutefois s’il était bien enclenché renouer le fil du dialogue entre les deux bords politiques afin d’obtenir le minimum de consensus autour du processus électoral.

Parmi ceux là, nous pouvons citer l’ancien premier ministre de la transition qui, dans un langage franc et direct ne s’est pas fait prier pour rappeler aux organisateurs que « si les partis de l’opposition ne sont pas là, ces assises ne servent à rien, il faut qu’ils soient là… »

Pour Jean Marie Doré, « il y a des problèmes qu’on ne peut pas contourner. Il faut les résoudre, sinon on va de l’avant pour rien… »
Comme si les organisateurs ne savaient que pour dialoguer il faut au moins deux, l’ancien premier ministre a tenu à leur rappeler : « les initiateurs de ces rencontres, ce sont les partis qui s’intitulent collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition. On ne peut pas les ignorer. Ils sont importants non seulement parce qu’ils sont, mais aussi par ce que ce sont eux qui ont initié ces concertations en se plaignant du ministre l’Administration du territoire. Ils sont allés réveiller la société civile qui s’est hâtée de rencontrer le ministre...»

L’ancien premier n’a pas été tendre envers le ministère de l’Administration du territoire qui, dit-il, s’est illustré par le passé par le vol et la tricherie en faveur du parti au pouvoir. Tout porte à croire que le leader de l’UPG (l'union pour le progrès de la Guinée) n’entende pas cautionner les manœuvres électoralistes du ministre de l’administration du territoire qui tient mordicus à s’attribuer les prérogatives de la commission électoral.

« Nous sommes ici pour voir si l’initiative est au top. Mais il y a des insuffisances car, ceux qui ont provoqué la réunion sont absents. J’ai promis à la société civile quand elle est venue me voir que je ferai en sorte que mes collègues du collectif soient là, ils ne sont pas là. Il faut tout faire pour qu’ils soient là, c’est très important. S’ils ne sont pas là, ces débats ne servent à rien. Parce les problèmes qu’ils soulèvent sont vrais. On n’est pas là pour faire l’apocalypse, mais pour résoudre les problèmes qui vont rendre efficace les solutions à donner à la commission électorale et le ministère de l’Administration du territoire pour organiser correctement les élections législatives sans tricherie. Nous sommes habitués ici à la voltige du ministère de l’Administration du territoire qui triche. Or, le débat c’est pour éviter cela pour l’assemblée qui sortira demain ait un soutien du peuple. Et qu’elle travaille mains à mains avec le gouvernement. Qu’elle adopte, des projets corrects. Donc, on ne peut pas entrer dans le vif du sujet car, il y a beaucoup de problèmes qui sont posés. Il faut rassembler tous les intéressés pour qu’on démarre ensemble… », a-t-il martelé. Avant de demander aux organisateurs de suspendre immédiatement la séance.

« Il faut savoir perdre du temps pour mieux le gagner. Si par soucis de gagner du temps, on saute les étapes, alors les étapes sautées vont nous rattraper. C’est pourquoi, je pense qu’après le discours de son excellence, monsieur le premier ministre, il faudrait suspendre la séance pour prendre un nouveau rendez-vous avec tout le monde. Ce n’est pas une question de statistique des partis, il s’agit de la réalité du terrain. Vous ne pouvez pas ignorer l’UFDG (l'union des forces démocratiques de Ginée), l’UFR (l'union des forces républicaines) ... Donc ici, il faut aller au cœur de la vérité », soutient-il.

M. Doré a également mis l’occasion à profit pour dénoncer les incohérences de la constitution et du code électoral affirmant que ces instruments juridiques ont été mal rédigés par le conseil national de la transition.

« Je comprends les incohérences du code électoral et de la constitution, mais c’est le fait de la majorité. Sinon, moi j’étais contre cette constitution par ce qu’elle est mal rédigée. Elle est en contradiction avec les réalités nationales. Mais, on m’a forcé la main et le président Konaté l’a promulguée. Et maintenant nous devons l’accepter », a-t-il conclu.


Mamadou Bailo Barry
Conakry, Guinée



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