Diaspora Guinéenne : Maximiser notre contribution au développement de la Guinée

Comme nous le voyons, les guinéens de l’étranger sont un grand potentiel pour le

développement de notre pays, quoiqu’il faille revitaliser ce potentiel. En effet, ils ne sont

que des gens ordinaires qui vivent du fruit de leur travail. Ils travaillent souvent dans

un environnement qui ne leur est pas nécessairement favorable. D’où l’importance de

doser les attentes à leur égard, et surtout de faire appel à leur intelligence plutôt qu’à

leurs sentiments. Faire appel au cœur, c’est leur demander de donner quelque chose

qu’ils ont déjà cédé. En revanche faire appel à leur intelligence, c’est les considérer

comme des partenaires au développement pour lequel il faut proposer des opportunités

d’investissement et dont on devrait encourager et promouvoir des initiatives.

L’Etat doit prendre en compte les divers paramètres de la mondialisation pour mieux

orienter la politique de la coopération et la diplomatie du développement; aussi et surtout

faire de la Diaspora Guinéenne un Outil au service du Développement national et à la

conquête de marchés extérieurs.

Selon mon point de vue, nous guinéens de l’étranger devons mieux nous organiser et

surtout redéfinir complètement les objectifs des organisations que nous mettons en

place, en vue de maximiser notre contribution au développement de la Guinée,

Aujourd’hui, la quasi-totalité des associations ou organisations que nous mettons en

place ont un caractère soit social ou politique. Il y a très peu d’organisations à visées

économiques. Cependant, compte tenu notre potentiel, nous pouvons contribuer à

régler la question sociale en Guinée en intervenant sur le terrain économique. Le

développement de la Guinée ou de l’Afrique toute entière d’ailleurs ne se fera pas

grâce aux aides ou à la charité occidentale. Des organisations d’épargne, de crédit et

d’investissement à l’image des Fonds de Micro Crédits (Micro-Finances), doivent

naitre et se développer dans toutes les grandes agglomérations où vivent les guinéens à

l’étranger. Celles-ci doivent être conçues comme des écoles pratiques de sciences

financières où sont enseignées les notions d’épargne et de crédit, d’élaboration et de

gestion d’un budget familial, d’assurance, d’investissement et d’entreprenariat. De

telles organisations peuvent être des lieux de sensibilisation des guinéens de l’étranger

à investir dans les produits financiers que devrait leur proposer le système financier

guinéen. Ces organisations peuvent êtres de vrais laboratoires d’incubation des projets

d’entreprises individuelles ou collectives en direction de la Guinée. Laboratoires ou

toutes les difficultés auxquelles nous faisons face dans nos relations avec le pays de

nos ancêtres seront perçues comme des opportunités d’entreprises visant à solutionner

des problèmes concrets et, par ricochet, à créer de l’emploi pour les nôtres restés là-

bas. Prenons l’exemple de l’opportunité d’investir que les difficultés de

communication nous offre dans le secteur de la télécommunication. Utilisant les

nouvelles technologies à l’image du projet « Communication numérique rurale » en

cours au Mali dans les localités du Kersinianié et du cercle de Yelimané. Ou encore

des opportunités en Agro-alimentaire pour participer à la question de la sécurité

alimentaire…

Les associations des guinéens de l’étranger doivent travailler également à encourager

les jeunes professionnels et acteurs non traditionnels de la Diaspora à participer au

développement de la Guinée. Les jeunes de la Diaspora doivent se sentir impliqués. Ces

jeunes générations sont reconnues être très dynamiques, très entreprenantes et moins

attachées aux traditions. Bien souvent, ce groupe est moins embourbé dans l’imbroglio

politique et les luttes intestines de leurs aînés. Il a les compétences et la vision voulues

pour améliorer la situation en Guinée. Travailler avec ce segment démographique

permettra d’éviter la rhétorique politique et de cibler directement les mesures appropriées

à la situation actuelle en Guinée. Il ne faudrait pas encourager ces nouveaux acteurs

à participer aux organisations en poussant de côté ceux de l’intérieur, mais plutôt en

invitant activement ce groupe à s’impliquer et à aménager de nouveaux espaces pour

leur participation active au développement du pays. Le nouveau Ministère en charge des

guinéens de l’étranger devrait s’employer à rencontrer ces jeunes professionnels, jeunes

gens d’affaires et entrepreneurs. Un projet Tokten-Guinée peut être un canal adéquat

de participation de ces jeunes professionnels au développement de la Guinée. Mais

cela présuppose la mise en place d’un cadre juridique, institutionnel et réglementaire

garantissant la propriété privée, favorisant l’activité économique et attirant des capitaux

privés étrangers et nationaux. La transparence, la protection de la propriété privée et la

non-discrimination seront des principes cardinaux de telles politiques d’investissement

Ensemble, construisons une Diaspora Guinéenne Dynamique et Unie pour la Cause

Nationale.

Amadou Saikou Diallo
Washington DC
diallongr@yahoo.com

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