Les forces rivales du Soudan du Sud s'affrontent à nouveau

Des combats ont éclaté vendredi dans le nord du Soudan du Sud entre forces armées loyales au président Salva Kiir et d'autres fidèles à son vice-président Riek Machar, ont annoncé des responsables militaires des deux camps, appelant à la cessation des hostilités.
Ces affrontements interviennent moins d'une semaine après que les deux dirigeants se sont entendus pour œuvrer à maintenir la paix et instaurer un commandement unifié des forces armées, l'une des nombreuses modalités non appliquées de l'accord de paix qu'ils ont signé en 2018 pour mettre fin à cinq ans d'une guerre civile meurtrière.
Les combats se déroulent autour du camp militaire de Koch Mirmir, dans l'Etat de l'Unité, qui abrite des forces pro-Machar (le SPLA-IO) et qui a été attaqué par des milices soutenues par l'armée, selon des dirigeants des deux camps réunis dans la capitale Juba.
"Ce problème d'insécurité (...) doit être résolu de toute urgence", a estimé le chef d'état-major par intérim du SPLA-IO, le général Gabriel Duop Lam, lors d'une conférence de presse sur les modalités d'unification des forces armées tenue en compagnie du général Thoi Chany Reat, chef adjoint de l'armée sud-soudanaise (SSPDF). Les deux hommes ont indiqué qu'une réunion allait se tenir entre les commandements des deux camps sur ce sujet.
"Nous ordonnons à toutes les forces de cesser les hostilités et de respecter l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Thoi Chany Reat.
Alors que les tensions entre les deux camps s'intensifiaient de manière inquiétante ces dernières semaines, Salva Kiir et Riek Machar se sont mis d'accord dimanche pour avancer dans la formation d'un commandement unifié des forces armées.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud est en proie à des violences à caractère politico-ethnique et à une instabilité chronique, qui l'empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile qui a fait près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.
L'accord de paix de 2018 prévoit le principe d'un partage du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale, formé en février 2020 avec Salva Kiir au poste de président, et Riek Machar comme vice-président. Mais il est resté largement inappliqué, laissant le pays en proie au chaos.

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