Rwanda : 50 demandeurs d'asiles devraient arriver le 14 juin

Dans l'auberge Hope de Kigali, tout est prêt pour accueillir le premier groupe de demandeurs d'asile envoyés au Rwanda par le Royaume-Uni. Le 14 juin, environ 50 migrants devraient arriver sur le territoire, et pourront se loger dans l'auberge d'Ismael Bakina.
"Ce n'est pas une prison. C'est une maison comme nos foyers", explique Ismael Bakina. "À la seule différence que nous servons les migrants comme dans un hôtel. Dans un hôtel, une personne est libre de faire tout ce qu'elle veut. Donc ils pourront aller et venir sans problème, comme ils le souhaitent."
Kigali pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", une nouvelle bien accueillie par les populations.

"S'ils sont pacifiques, on vivra en harmonie, mais s'ils sont gênants, on les renverra d'où ils viennent", déclare Eric Murangwabigabo, agent de téléphonie mobile.
"Le Rwanda est un bon pays qui aime les Rwandais et les étrangers, on accueille chaleureusement les migrants", continue Leonidas Hakizimana, chauffeur de moto-taxi. "Leurs résidences ont été préparées et ils seront en sécurité. On est heureux, car d'autres personnes sont venues trouver refuge ici. Le Rwanda est reconnu pour son hospitalité."
Le Royaume-Uni versera jusqu'à 144 millions d'euros au Rwanda, en échange d'une intégration des migrants "dans les communautés à travers le pays", a déclaré Kigali.
"Nous avons des milliers de jeunes Rwandais qui n'ont pas de travail", contrebalance Victoire Ingabire, présidente du parti d'opposition "Développement et liberté pour tous" (Dalfa Umurunzi). "Si vous ne pouvez pas donner du travail à votre propre population, à vos jeunes, si les jeunes Rwandais n'ont pas de travail, comment le gouvernement peut-il promouvoir le travail pour ces réfugiés qui vont venir ici au Rwanda ?"
Kigali et Londres se sont mis d'accord en avril pour envoyer des migrants au Rwanda, en attendant que leur demande d'asile soit étudiée. Depuis cette annonce, les Nations unies et diverses personnalités de l'opposition ont alerté sur cet accord, qualifié d"inhumain" par des groupes de défense des droits.

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