Au Sénégal, Antonio Guterres s'inquiète des conséquences pour l'Afrique de la guerre en Ukraine

Le secrétaire général des Nations unies a commencé sa tournée en Afrique de l’ouest au Sénégal dimanche 1er mai, Après une réunion interne, il a visité la cité de des Nations unies en construction à une trentaine de kilomètres de Dakar, où il est aussi passé par l’usine de fabrication de vaccins de l’institut Pasteur. Il a clôturé la journée par une déclaration avec le président Macky Sall, qui est aussi l’actuel président en exercice de l’Union africaine.

La situation sécuritaire en Afrique et au Sahel a été le premier sujet d’intérêt commun abordé par Macky Sall, qui a constaté la recrudescence des coups d’État dans la région, faisant référence sans les nommer au Mali, à la Guinée et au Burkina Faso.
Antonio Guterres a de son côté répondu qu’ils avaient convenu de « l’importance de poursuivre le dialogue avec les autorités de facto [des trois pays] afin d'instaurer le retour à l'ordre constitutionnel dans les délais les plus brefs ».
Il a aussi rappelé son attachement « à des opérations africaines de paix et de lutte antiterroriste robustes mises en oeuvre par l'Union africaine et appuyées par l’ONU ».
Dans un contexte de crise internationale, la guerre en Ukraine a évidemment été l’un des sujets de discussions. De son côté, Macky Sall en a listé les conséquences négatives en Afrique : « Nous avons des tensions sur l'approvisionnement des produits pétroliers, il y a une poussée inflationniste et il y a surtout des menaces de famines, du fait que les fertilisants viennent également de la même région sans avoir accès aux fertilisants. Evidemment, les récoltes seront de mauvaises récoltes, ce qui va entraîner des situations de famine. »
Antonio Guterres s’est inquiété que la guerre « aggrave une triple crise : alimentaire, énergétique et financière » en Afrique. « Nous devons garantir un flux régulier de denrées alimentaires et d'énergie sur les marchés ouverts en levant toutes les restrictions inutiles à l'exportation et en contrôlant les prix des denrées alimentaires. »
Antonio Guterres a alors assuré qu’un flux de denrées alimentaires et d’énergie devait être garanti en levant toutes les restrictions inutiles à l’exportation. Le patron de l’ONU a aussi exhorté les institutions financières internationales à « mettre en place [...] des mesures d'allègement de la dette », « afin que les gouvernements puissent éviter le défaut de paiement et investir dans les filets de sécurité sociale et le développement durable pour leurs populations ». Le secrétaire général de l’ONU appelle de nouveau à une réforme du système financier global qui « est en faillite morale » selon lui.
L’urgence climatique et la transition énergétique ont aussi été abordées alors que les pays africains sont « souvent les premières victimes » d'un réchauffement planétaire dont ils ne sont « pas responsables » a rappelé Antonio Guterres.
Il s'agissait de la première visite d’un secrétaire général de l’ONU depuis 2008.
rfi

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