Sénégal/ Report de la présidentielle : un coup d'Etat constitutionnel approuvé par la CEDEAO

C’est l’information de l’Heure dans l’espace CEDEAO. Celle relative au report de l’élection présidentielle au Sénégal, annoncé samedi 03 Janvier 2024, par le président Macky Sall. Une décision présidentielle qui a suscité la colère des citoyens, exprimée dimanche à travers une manifestation organisée par certains candidats. Une manifestation populaire qui a été d’ailleurs soldée par des arrestations et la pulvérisation des manifestants à coups de gaz lacrymogènes, par des militaires mobilisés pour la circonstance. Des centaines de citoyens sénégalais sont sortis exprimer leur désaccord face à la décision de reporter l’élection. Décision jugée de « coup d’Etat constitutionnel » par les manifestants, mais saluée par certains chefs d’Etats. En réaction à cette décision, la commission de la CEDEAO a affirmé être préoccupée par les circonstances qui ont conduit au report de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 Février prochain. Sans tenir compte de la contestation d’une bonne partie de la population sénégalaise, la CEDEAO approuve la décision et invite les autorités à trouver une nouvelle date. La commission de l’Union Africaine (UA) quant à elle, a exhorté les autorités, à organiser le scrutin dans les meilleurs délais, vue les troubles qui ont suivi l’annonce. En effet, les autorités sénégalaises pour justifier leur décision, ont évoqué la problématique née au tour de la liste des candidatures. Le président sénégalais a fait cas particulièrement du conflit entre la cour constitutionnelle et l’Assemblée Nationale, suite à l’élimination de la candidature de Karim Wade considéré comme un binational. Il a affirmé aussi vouloir organiser un scrutin inclusif, crédible, transparent et paisible. Cette posture de tolérance et de compréhension adoptée par la commission de la CEDEAO devrait être la même pour tous les pays membres, éprouvant des difficultés à organiser des élections inclusives et crédibles. Mais malheureusement ce n’est toujours pas le cas. Certains dirigeants, à la place du président sénégalais, auraient subi la colère des dirigeants de la CEDEAO, pour n’avoir pas respecté la date prévue par la constitution pour l’élection présidentielle. Un des comportements à proscrire si ces responsables désirent réellement la pérennité et l’atteinte des objectifs de l’organisation.

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